L’humanité a célébré le 28 mai 2024, la Journée internationale de la santé de la femme sous le thème: «Des choix sûrs autonomisent les femmes; investir dans l’accès à l’information et aux services essentiels en matière d’avortement pour sauver la vie des femmes». A Brazzaville, l’association Avenir Nepad a organisé une causerie débat, avec les ados et jeunes, sur les défis liés à l’accès à l’avortement sécurisé en République du Congo.

Deux communications ont été développées: «Etat des lieux de l’avortement au Congo», par Viède Massolola, Saf à l’association Avenir Nepad, et la «communication sur la gestion de l’hygiène menstruelle» par Ornael Mikhael Djembo, chargé des programmes.
Pour la première communication, Viède Massolola a défini l’avortement comme l’expulsion hors de l’utérus de l’embryon ou du fœtus, causant la mort de celui-ci. Parmi les raisons qui poussent à l’avortement, figure en première place le nombre d’enfants que possèdent la femme (trop d’enfants) soit 27,0% en 2011-2012. Ensuite viennent les difficultés économiques/ le manque d’argent (19,5% en 2011-2012) et le fait que le mari ou partenaire ne voulait pas de la grossesse (15,0% en 2011-2012). D’autres raisons ont été évoquées: la poursuite de la scolarité ou la préservation du travail; les problèmes de santé; la peur des parents; trop jeune pour avoir un enfant, etc…

Les ados les jeunes et les formateurs
Les ados, les jeunes et les formateurs

Malgré le caractère illégal de l’avortement, les données collectées par l’association Avenir Nepad Congo en 2020 montrent que dans 70% des cas, les avortements ont lieu dans un établissement de santé public ou privé. En revanche, 21% des enquêtées ont déclaré avoir avorté à leur domicile et 9 % ailleurs (Centre de santé intégré, maison, centre hospitalier, hôtels, cliniques etc). D’après les praticiens, la tranche d’âge la plus vulnérable aux avortements clandestins est celle de 17-21 ans.
Des recommandations ont été formulées à l’endroit des ados et jeunes: avoir l’usage systématique du préservatif pour éviter des grossesses et les IST/MST/VIH/SIDA, éviter d’utiliser les produits pharmaceutiques shalina qui ont beaucoup de conséquences; éviter de multiplier des partenaires sexuels; consulter des personnels de santé qualifiés en cas de problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive.
Sur la gestion de l’hygiène menstruelle, Ornael Mikhael Djembo a indiqué que les menstrues, communément appelées règles, désignent le processus naturel où l’utérus d’une femme expulse du sang et des tissus chaque mois. C’est un signe indiquant que le corps de la femme est capable de concevoir un enfant.
L’hygiène menstruelle, a-t-il poursuivi, fait référence aux pratiques et aux mesures d’hygiène que les jeunes filles doivent adopter pendant leurs règles. Il est essentiel de maintenir une bonne hygiène pendant cette période pour éviter les infections et se sentir à l’aise.
Quelques conseils ont été prodigués: communication entre parents et filles, changer régulièrement ses serviettes (toutes les quatre heures), se laver deux fois par jour pour éviter les odeurs indésirables et les infections vaginales
A noter que l’Association Avenir Nepad Congo célèbre cette journée depuis 2017 et mène des activités pour promouvoir et défendre les droits des femmes de 10 à 15 ans.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA