Le ministère de la Santé et de la population, avec l’appui de l’OMS au Congo, a tenu à l’hôpital mère et enfant Blanche Gomes de Brazzaville, du 10 au 12 octobre 2023, un atelier de validation du plan stratégique national de lutte contre les hépatites virales. Le plan validé couvre la période 2023-2027, et a pour objectif de dégager les priorités en la matière.

Les travaux ont été ouverts par le Dr Anselme Ludovic Gnekoumou Libaba, directeur de cabinet par intérim du ministre de la Santé, en présence du Pr Jean Louis Nkoua, conseiller à la santé et à la population du Premier ministre, du Dr Cyr Judicaël Passi-Louamba, conseiller à la prévention et au contrôle des maladies à la représentation de l’OMS et du Pr Arnaud Mongo-Onkouo, directeur du programme national de lutte contre les hépatites virales. Ce plan est le tout premier document normatif d’un programme de santé. Il décrit les priorités nationales pour lutter contre les hépatites virales.
Au regard des statistiques de l’OMS en 2022, près de 354 millions de personnes ont été infectées par les hépatites virales, dont 294 millions par l’hépatite B, 58 millions par l’hépatite C et deux millions pour le reste des hépatites. Chaque année, environ 1,4 million de personnes décèdent des suites de cirrhose hépatique ou de cancer du foie. Dans la région africaine, l’hépatite B est endémique et touche environ 5 à 8 % de la population, surtout en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale. Il a été relevé qu’au Congo, la majorité des personnes infectées ignorent leur statut sérologique, surtout les populations clés qui présentent un risque accru de contamination, notamment les donneurs de sang, les femmes enceintes, les personnes vivant avec le VIH, les populations autochtones et bien d’autres. Parmi eux, nombreux n’ont pas accès aux services de soins, de traitement et souvent le diagnostic est effectué à un stade avancé de la maladie. Selon le rapport de l’enquête réalisée en 2022 par le programme national de lutte contre les hépatites, le pays se situe dans une zone de forte endémicité.
Pour le Pr Arnaud Mongo-Onkouo, «la situation est préoccupante au Congo. Les coûts de prise en charge sont élevés. Il faut qu’il y aitt l’apport du Gouvernement pour aider les populations à faire face à ce problème. Pour nous, la proposition première est la vaccination à la naissance. Au Congo, il y a 197 nouvelles naissances par jour. Si, on les vaccinait tous, on aurait réduit le risque de transmission.
Cyr Judicaël Passi-Louamba a rassuré que «des mesures efficaces existent actuellement pour dépister, prévenir certaines formes ou traiter. L’accès à ces mesures restent encore très limité dans les pays de la region».
Le Dr Anselme Ludovic Gnekoumou Libaba a souligné, pour sa part, que «pour relever ce défi, un programme national de lutte contre les hépatites virales a été mis en place. Ce programme a élaboré son plan stratégique national 2023-2027. Conformément aux objectifs mondiaux sur l’élimination des hépatites virales à l’horizon 2030 et reconnaissant la nécessité d’intensifier les interventions contre les hépatites virales».
A rappeler qu’il existe sept types d’hépatite: l’hépatite virale A, l’hépatite B, l’hépatite C, l’hépatite D, l’hépatite E, l’hépatite F et l’hépatite G. Les plus graves sont le B, le C et le D, a dit le Pr Arnaud Mongo-Onkouo.

Philippe BANZ