Les députés sénégalais ont adopté samedi 5 août dernier une réforme du code électoral rendant leur éligibilité à deux figures de l’opposition, Khalifa Sall et Karim Wade, sept mois avant la présidentielle où ils devraient figurer parmi les principaux candidats. Le texte adopté par 124 voix pour, une contre et zéro abstention permet à une personne condamnée et ayant bénéficié ensuite d’une amnistie ou d’une grâce, de présenter sa candidature.
C’est le cas de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar et Karim Wade, ancien ministre et héritier de l’ex-Président Abdoulaye Wade, annoncés parmi les principaux candidats à la présidentielle de février 2024. Ils avaient été empêchés par leur condamnation dans les affaires financières distinctes de concourir à celle de 2019 contre le président Macky Sall.
Pendant que les deux opposants jouissent désormais de leur éligibilité, Ousmane Sonko, actuel opposant à Macky Sall qui observe une grève de la faim, se trouve hospitalisé à Dakar dans le principal hôpital de la ville où il a été évacué il y a quelques jours. C’est une mesure prise sur conseil du médecin de la prison de Sebikotane où est incarcéré l’opposant sénégalais depuis le 31 juillet. «Ousmane Sonko observe une grève de la faim depuis quelques jours (il en était déjà à son 8e avant son évacuation) et son état s’est dégradé, nécessitant son placement sous surveillance médicale à l’hôpital principal», a fait savoir l’un des responsables de son parti, Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF).

Alain-Patrick MASSAMBA