C’est la fin de plusieurs mois de suspense au Sénégal! Le Président Macky Sall ne briguera pas un troisième mandat pour la présidentielle de 2024; il l’a annoncé, lundi 3 juillet 2023, dans son message à la nation. Ses opposants depuis des mois, lui prêtaient l’intention de se présenter à un troisième mandat présidentiel. C’est ce que soupçonnait également l’opinion, au regard du climat délétère qui a prévalu ces derniers jours au Sénégal.

Le disours de Macky Sall était très attendu par les Sénégalais. Sa décision vient apaiser le climat qui devenait de plus en plus tendu dans le pays. «Ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024», a-t-il déclaré. Le Sénégal, a-t-il souligné, «dépasse ma personne et il est rempli de leaders capables de pousser le pays vers l’émergence. J’ai une claire conscience et mémoire de ce que j’ai dit, écrit et répété, ici et ailleurs, c’est-à-dire que le mandat de 2019 était mon second et dernier mandat».
«On a tant spéculé, commenté ma candidature à cette élection (…). Mes priorités portaient surtout sur la gestion d’un pays, d’une équipe gouvernementale cohérente, et engagée dans l’action pour l’émergence, surtout dans un contexte socio-économique difficile et incertain», a-t-il indiqué.
De même, il a fermement condamné les violences qui ont suivi la condamnation à deux ans de prison de son principal opposant, Ousmane Sonko, dans une affaire de mœurs. Elle le rend en l’état actuel inéligible. Cette condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, faisant au moins seize morts.
D’après Macky Sall, «l’objectif funeste des instigateurs, auteurs et complices de cette violence inouïe était clair: semer la terreur, mettre notre pays à l’arrêt et le déstabiliser. C’est un véritable crime organisé contre la nation sénégalaise, contre l’Etat, contre la République et ses institutions».
L’annonce du Président sénégalais a suscité beaucoup de réactions tant du côté de l’opposition que dans son propre camp, et même à travers le monde. Elu en 2012 et réelu en 2019, Macky Sall avait fait réviser la Constitution en 2016. Elle stipule que «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs».
Les messages positifs se sont miltipliés depuis que Macky Sall a déclaré qu’il ne sera pas candidat. Soulagés, ses adversaires se disent néanmoins décidés à s’assurer que la prochaine élection se déroule dans les meilleures conditions.

A-.P. MASSAMBA