C’est à cette question que va tenter de répondre la campagne Publiez ce que vous payez (PCQVP) qui effectue depuis le 13 juin 2024 une mission de suivi des investissements publics dans les domaines de la santé, de l’hydraulique et de l’énergie. Le jeu en vaut la chandelle…Pour la bonne gouvernance.

Les revoilà sur le terrain ! Après la publication du rapport sur les investissements publics dans le secteur de la santé et la dissémination de l’étude sur le suivi des investissements publics dans le domaine de l’eau et de l’électricité au Congo-Brazzaville, des membres de la campagne Publiez ce que vous payez (PCQVP) se lancent de nouveau à l’assaut des informations et des données relatives aux projets inscrits dans le budget national exercice 2023.

Ce sont au total 144 projets qui seront suivis, soit 111 dans le domaine de la santé, 20 dans le secteur de l’énergie et 13 dans celui de l’eau. Du 13 juin au 8 juillet 2024, des membres des ONG qui font partie de PCQVP procéderont par des enquêtes de terrain, des échanges avec des fonctionnaires des administrations concernées afin de comparer et analyser les données recueillies lors de la recherche documentaire faite en amont.

L’initiative n’est pas la première au Congo. Depuis 2014 la campagne composée de six ONG engagées dans la défense et la promotion des droits humains dont la Commission justice et paix (CJP) de l’archidiocèse de Pointe-Noire épluche des exercices budgétaires dans leurs moindres details, afin d’en jauger le degré de transparence et in fine leur impact sur la vie des Congolais. «Nous avions montré dans ce rapport des investissements publics qui ont été réalisés dans le cadre de l’accès à l’électricité, mais, on se pose toujours la question de savoir quelle est la qualité de l’électricité que nous avons compte tenu de tous ces investissements qui ont été réalisés dans ce domaine», a expliqué récemment sur la chaîne de Radio France internationale (RFI), Brice Makosso, secrétaire permanent de la Commission justice et paix et coordonnateur de PCQVP. C’était au lendemain de la publication en mai dernier, du rapport sur les projets inscrits dans les exercices budgétaires 2020, 2021 et 2022.

Malheureusement, très souvent, les rapports ont toujours révélé d’importants contrastes entre les réalisations et les ordonnancements. «Le rapport réalisé après étude révèle que seulement 2% des projets prévus ont été jugés exécutés, contre 54 % non exécutés. Les projets en cours d’exécution ont une proportion similaire aux projets exécutés (2%). Cependant l’information n’a pas été rendue disponible pour 34% de projets et 5% de projets sont méconnus des responsables des structures sanitaires», peut-on lire dans le dernier rapport sur la santé.

Écarts, opacité,…Comme d’habitude?

Mais si l’initiative procède de la volonté de la société civile de participer à des évolutions significatives au sujet de la gestion de la chose publique pour que les Congolais jouissent pleinement de leurs ressources, PCQVP fera-t-elle cette fois-ci, état de changements réels et concrets dans son rapport à venir? La question a beau paraître tendancieuse, elle ne saurait cependant dissimuler des attitudes peu amènes dont l’ignorance ou presque de multiples recommandations formulées depuis plus de 10 ans par PCQVP.

Parmi ces recommandations ignorées, l’absence de publication de l’information et des documents budgétaires sur le site web des institutions compétentes comme le recommande l’article 63 de la loi N° 10-2017 du 9 mars 2017 portant code relatif à la transparence et à la responsabilité dans la gestion des finances publiques. Il y a également l’absence d’appui des initiatives des médias et de la société civile sur la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques, comme le stipule l’article 67 de ladite loi.

Il y a aussi et surtout la rétention de l’information par certains responsables qui ferment les portes de leurs structures aux médias, alors que la Charte des professionnels de la communication de mai 1992 actualisée lors des Assises de la presse d’octobre 2018 définit l’accès à l’information comme un droit fondamental qu’on ne saurait violer sous quelque prétexte que ce soit.

Les administrations concernées dont les ministères de tutelle ont, comme d’habitude, été avisées du passage des enquêteurs, devraient cette fois-ci revisiter leurs méthodes en matière de collaboration avec les ONG et les médias. Il y va en effet, de la nécessité de corriger les insuffisances des politiques gouvernementales telles que le Plan national de développement (PND) 2022-2026, défini par le Président Denis Sassou-Nguesso comme «gage de lendemains meilleurs et plus prometteurs ».

John Ndinga Ngoma

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