Herman Bangui Bayo, est Journaliste-écrivain et expert en Rumba congolaise, collaborateur pendant quinze ans de Mfumu, journaliste et opérateur culturel, pour lequel, il a rédigé un ouvrage. Résidant à Kinshasa, en RD Congo, il était en séjour à Brazzaville récemment, il nous fait un témoignage pathétique sur Mfumu, son maître, deux ans après sa disparition. Suivez.

‘’Mfumu fut mon maître. J’ai travaillé avec lui durant quinze ans, et, d’ailleurs, c’était lui le président du Comité mixte scientifique qui a emmené la candidature de la Rumba à l’UNESCO, malheureusement il est décédé avant la publication. Mais, il était un passionné de la musique, il a été producteur, et avec moi, nous avons écrit des livres sur la Rumba congolaise. Son livre titré: ‘’Musique congolaise du 20e siècle’’, je le qualifie comme la bible de la Rumba congolaise. Si vous avez cet ouvrage, vous avez l’histoire de notre musique de près de 70 ans de vie’’.
Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, ‘’il est parti, peut-être tout ce qu’il a laissé comme patrimoine discographique et littéraire, on peut créer une fondation, un centre culturel à son nom pour qu’on puisse honorer sa mémoire. C’est un monsieur qui a beaucoup contribué pour la musique congolaise des deux rives. Dommage jusqu’à présent rien n’est fait, j’ai l’espoir qu’on fera quelque chose. Personnellement, j’ai initié un ouvrage hommage à Mfumu, préfacé par le Pr Théophile Obenga, postafacé par le ministre de la Culture où j’ai réuni les musicologues des deux rives qui ont fait des témognages éloquents sur Mfumu. Donc, je crois que c’est la meilleure manière de l’honorer, mais ce n’est pas suffisant. Je demande aux autorités de voir comment ils peuvent pérenniser le nom de ce grand homme de culture’’.

*Mfumu a-t-il laissé des projets?
** Nous avions plusieurs projets, des ouvrages en souffrance, nous avions même fait une édition spéciale rétro: ‘’Les voyages dans la musique’’. Les gens ont fait des papeirs sur les différentes chansons, parlant des voyages (mobembo), et il y en a beaucoup d’autres qui traînent, mais s’il y a des gens de bonne volonté, comme dernièrement, le colonel Rémy Ayayos Ikounga, qui avait accepté de financer ce travail. Mais, ce n’est pas une seule personne qui peut le faire, il faudrait que l’Etat aussi puisse s’impliquer pour qu’on puisse honorer ce grand homme de culture’’.

Propos recueillis par
Alain-Patrick MASSAMBA