Formation de l’opposition, l’Union des démocrates et humanistes (UDH-Yuki) a organisé son congrès extraordinaire les 10 et 11 juillet derniers au Palais des congrès pour désigner son président. Guy Brice Parfait Kolélas, son président-fondateur, est décédé en mars 2021, au lendemain de la présidentielle. Mais les discussions ont tourné court: le congrès a été suspendu.

Placé sous le thème: «Dans l’unité et la cohésion, l’UDH-YUKI en marche», les 748 congressistes venus des différents départements sous la conduite de Pascal Ngouanou, premier vice-Président du parti, n’ont pas pu accorder leurs violons, 2 ans après le décès de leur président fondateur, Guy-Brice Parfait Kolelas. Une minute de silence a été observée en son honneur.
Dans la salle, l’ambiance était très électrique. Prenant la parole, Pascal Ngouanou, dans un discours interrompu par des acclamations, a donné le ton. «Nous devons rénover notre parti, nous donner de nouveaux dirigeants. Nous avons le devoir de fructifier, de consolider et de développer ce parti. Faisons de l’UDH-Yuki non pas un fonds de commerce, mais un instrument de lutte au service du peuple congolais», a-t-il déclaré
Au cours des travaux, une dissension a éclaté à cause de l’éviction de trois candidats sur les neuf en lice, pour briguer la présidence du parti, au motif qu’ils ne remplissaient pas les critères fondamentaux. Parmi eux, il fallait avoir au moins quatre ans de vie active dans les rangs du parti; avoir une connaissance approfondie du fonctionnement et de l’idéologie du parti; avoir une expérience politique effective; faire preuve d’une compétence avérée; être à jour de ses cotisations statutaires.
Or, «nous avons parmi les candidats, ceux qui n’ont jamais milité au parti. La candidature de Maixan Serge Backana Kolélas ne pouvait pas être retenue, ce dernier a postulé contre le parti à l’élection législative de 2022», a expliqué Cyr Rodrigue Mayanda, secrétaire général du parti et candidat en lice
Pour lui, il y a certaines forces qui veulent leur imposer des candidats contre le gré du parti, «ce parti n’acceptera pas un diktat de l’extérieur».
Une partie de la plénière, par contre, voulait la participation des neufs candidats déclarés. Seul le congrès pouvant prononcer l’exclusion d’un candidat. Or la note qui exclut les trois candidats n’était pas issue du congrès.
D’après un congressiste, il existerait un conflit d’intérêt: «Le bureau politique n’est pas légitime devant le congrès. En son sein, Il y a des candidats qui se sont retrouvés pour invalider la candidature des autres candidats», a-t-il indiqué.
Des chants hostiles réclamant le retrait de Pascal Ngouanou de la direction des travaux gagnent la salle.
«Les textes fondamentaux révisés quelques minutes auparavant, toutes les candidatures devraient être acceptées», a lancé un congressiste.
Les émotions et la passion ont pris le dessous sur la raison. Le congrès a été suspendu et reporté sine die.
Depuis la mort de Guy-Brice Parfais Kolélas, de fortes dissensions internes secouent son parti ces deux dernières années. Faute d’unité et de cohésion, l’UDH-Yuki vient de rater le rendez-vous de se trouver un nouveau leader et prouver aux yeux de tous que le parti est sur la voie de l’assainissement.
Ses nombreux militants et sympathisants qui fondaient leurs espoirs sur ce congrès sont déçus. «On doit élire un président qui doit amener le parti là où le peuple l’attend, à la présidence», dit l’un d’eux.
«Que les choses s’améliorent afin que nous affrontions un peu ce régime pour un bon changement sur le plan social. Pour que le Congolais se retrouve comme il faut», poursuit un autre.

Jean Pascal
MONGO-SLYHM
(Stagiaire)