Il nous faut désormais apprendre à lire les événements d’Eglise avec des yeux nouveaux. En plus de deux mille ans de vie, cette Eglise nous nourrit de la Parole de Dieu sans nous donner à éprouver un sentiment de lassitude. Les textes que nous lisons chaque Dimanche sont les mêmes ; les événements qu’ils ont été gravés dans le marbre, et pourtant les hommes naissent et meurent et rencontrent le même Evangile avec la satisfaction de puiser à la source rafraîchissante de vie.
Naturellement, cela est surtout valable pour les croyants et les baptisés. Ils croient dans le mystère des événements transcrits dans la Bible. Mais il y a aussi une bonne portion de personnes qui vont à la découverte de leur propre personne par le contact de ces vérités jamais imposées, toujours librement accueillies ou refoulées, tout en restant parfaitement dans la liberté de pensée et d’action des créatures de Dieu. A dire cela, on se condamnerait à dormir et à se réveiller avec la réalité d’une Eglise de prêchi-prêcha qui nous répèteraient la même chose.
C’est pourquoi, cette semaine, au moins deux événements ont mérité d’attirer l’attention sur notre Eglise locale du Congo.
• Au diocèse de Kinkala, a été présenté le Plan de développement diocésain. Répertorier les atouts, les freins et la prospective des grandes lignes d’un plan qui ne consistera pas seulement à renforcer la foi des fidèles, mais aussi à les rendre co-responsables de leur Eglise ; garants de sa vie dans la dignité. «Si le développement est le nouveau nom de la paix», comme l’affirmait le Pape Paul VI dans Populorum progessio, cette paix est la somme de satisfaction des besoins vitaux de l’homme, pas seulement absence des armes. Un diocèse comme celui de Kinkala qui, comme le rappelle son Evêque Mgr Ildevert Mathurin Mouanga, a connu les affres de la guerre, ne peut se relever que par le souffle nouveau qui touchera tous les recoins du territoire et tous les êtres qui doivent y agir.
• Le deuxième événement marquant s’est déroulé au Grand Séminaire Emile Biayenda. Le Congo fête cette année les 50 ans d’implantation ici du Renouveau charismatique. Cela peut ne pas parler à beaucoup, mais ce mouvement qui a accueilli l’inspiration de l’Esprit a apporté un grand bien au Congo. Au Grand Séminaire Emile Biayenda, une poignée de cadres catholiques rassemblés par un missionnaire se mirent à prier selon l’infusion de l’Esprit. Jusqu’aujourd’hui ce groupe, quoique clairsemé, est resté fidèle dans la prière une fois par semaine. Priant pour son Eglise, ses prêtres, ses dirigeants. Nous reviendrons sur cet événement dans notre prochaine édition.
Nous voyons donc une Eglise en mouvement, et qui veut remuer sa base pour de plus grands défis qui conditionneront son futur. L’Archidiocèse de Brazzaville a impulsé le mouvement du renouvellement de sa façon de s’arrimer à la modernité.

Albert S. MIANZOUKOUTA