Depuis Londres où il séjourne pour des raisons de santé, Paulin Makaya, président du parti Unis pour le Congo (UPC), a adressé le 15 janvier dernier une correspondance aux Congolais pour rappeler l’impératif de fidélité et de loyauté au souverain primaire.

Paulin Makaya rassure ses militants que son parti reste déterminé à poursuivre le combat pour la libération du Congo, «un devoir patriotique» et «un sacerdoce inaliénable».
En cette nouvelle année, le leader de l’UPC exprime sa reconnaissance à tous ceux qui, selon lui, «ont pris la ferme décision de lutter par les moyens pacifiques contre les injustices infligées à notre population, et qui se battent farouchement pour dénoncer la gestion catastrophique, sinon calamiteuse du pays».
Pour lui, «le courage et le patriotisme des Congolais peuvent être beaucoup plus forts que l’intolérance et l’extrémisme des gouvernants qui ne cessent de bafouer les libertés fondamentales des citoyens».
Le président de l’UPC explique que sa sortie du territoire national n’a pas été du bon gré du pouvoir. «Il a fallu l’intervention diplomatique musclée et conjointe des amis du monde libre, par le biais de leurs ambassades respectives, qui ont plus ou moins sermonné les autorités congolaises afin d’arracher irrévocablement ma sortie».
Paulin Makaya traduit dans sa lettre, l’état d’esprit qui l’anime et exprime son opinion sur quelques faits et événements marquants du pays de ces dernières années. «Je continue à croire que le changement est possible».
L’aboutissement de ce changement me sera effectif «que lorsque tous les citoyens congolais, comme un seul homme, prendront conscience de l’importance de vivre ensemble dans un Etat de droit…Mais hélas, au Congo ceux qui ont l’effectivité du pouvoir en abusent au détriment du peuple congolais. C’est pourquoi je pense qu’il faut changer de paradigme pour permettre à celui-ci de réaliser ses rêves. Ainsi, nous ne dirons jamais assez que le changement est encore possible et n’est plus loin, dès l’instant où tous les Congolais se résoudront à fédérer leurs forces et se tiendront main dans la main, pour dénoncer, lutter et réagir avec urgence face à l’impact des événements imprévus que le pouvoir impose sans consultation, comme si c’était des sanctions à l’endroit du peuple, pour on ne sait quelle faute; comme c’est le cas pour la modification de l’article 157 de la Constitution».
Il regrette que l’eau et l’électricité soient devenues un luxe dans le pays doté d’un immense réseau hydrographique et ayant une pluviométrie des plus importantes au monde. «Tous les Congolais retiennent qu’au Congo, l’eau est partout sauf aux robinets. Quant à l’électricité, la société Energie électrique du Congo tourne quasiment au même rythme que la LCDE».
Au sujet des salaires et des pensions, Paulin Makaya se dit au regret de constater avec un grand émoi «la douleur des salariés et des retraités. Le Gouvernement ne montre aucun intérêt à veiller au bien-être du plus grand nombre de Congolais, notamment des laissés-pour-compte, vivant dans la précarité la plus totale».
Le président de l’UPC estime que le drame du Congo réside dans le fait de «l’égoïsme et l’égocentrisme des autorités, ponctués de leur marque réel envers la patrie. Sinon, comment comprendre le manque d’empathie et surtout leur insouciance devant l’ampleur d’une misère honteuse qui n’a de cesse de s’amplifier».
Il invite les Congolais à ne pas se laisser dominer par la peur. «Ils doivent plutôt prendre la pleine mesure des enjeux auxquels le pays est confronté afin de sortir de la gravissime crise sans précédent qui ne cesse de détruire notre pays, et qui dure depuis longtemps. C’est précisément à cause de cette prise de conscience patriotique que j’ai tenu jusque-là à préserver mon intégrité, ma probité morale et la loyauté vis-à-vis du peuple, afin de continuer à défendre les changements auxquels je crois et dont notre pays a grandement besoin».
Pour le leader de l’UPC, «un Congo uni, prospère, pacifique, paisible et réconcilié avec lui-même n’est plus un rêve lointain, mais un rêve qui est à notre portée. Pourvu qu’ensemble, nous nous mobilisions et poursuivions résolument le travail qui dotera chaque Congolais, du courage, de la force, de la détermination ainsi que la capacité d’assumer leur responsabilité devant l’histoire».
Paulin Makaya appelle à la résurgence de l’esprit patriotique afin de «nous revêtir du courage d’exiger au régime et ses alliés notre droit inaliénable de vivre dans la liberté, la paix, la dignité, la bonne santé, la sécurité et surtout de saisir l’opportunité de contribuer au développement socio-économique de notre patrimoine commun».
Il accuse le PCT d’avoir été un boulet ayant entraîné littéralement le Congo dans le précipice.

KAUD