Les membres de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) sont en visite Ad limina au Vatican du 10 au 20 novembre 2023. Pendant leur séjour, les évêques du Congo conduits par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville, président de la CEC, mènent d’intenses activités. Outre l’audience du vendredi 17 novembre où ils sont reçus par le Pape François, les évêques ont des rencontres avec les patrons des dicastères romains et visitent les lieux saints.

Dimanche 12 novembre, après la messe et la participation à la prière de l’Angélus présidée par le Saint-Père, Place Saint Pierre, les évêques ont été reçus par l’ambassadeur de la République du Congo près le Saint-Siège Rigobert Itoua.
Du lundi 13 au vendredi 17 novembre, les évêques font la ronde des dicastères romains ainsi que des lieux saints parmi lesquels les quatre basiliques papales, programme ayant pour point culminant l’audience accordée par le Saint-Père ce vendredi 17 novembre. Le successeur de Pierre avait déjà communié en prière avec les évêques lors de la messe matinale en sa chapelle privée de Sainte Marthe.
La visite Ad limina apostolorum des évêques du Congo est également marquée par leur passage à la Secrétairerie d’Etat suivie du dîner à la maison de l’Opus ecclesiae, le repas offert par l’ambassadeur de la République du Congo en Italie Henri Okemba, le recueillement à la tombe de Mgr Bernard Nsayi, évêque émérite de Nkayi et directeur national des Œuvres pontificales missionnaires (OPM), qui repose au cimetière de Verano à Rome. Les évêques rencontrent aussi la fraternité congolaise de Rome, les prêtres, religieux et religieuses ainsi que les séminaristes en mission et aux études en Italie. Avec la fraternité congolaise, la rencontre se déroule autour d’une messe en l’église Saint Grégoire VII suivie d’un repas, le samedi 18 novembre.
Durant leur pèlerinage à Rome la cité éternelle, les évêques visitent les tombes des bienheureux apôtres Pierre et Paul, les deux pylônes de l’Eglise, ils célèbrent des messes dans les quatre basiliques majeures: Saint Pierre, Saint Paul hors-les-murs, Sainte Marie majeure et Saint Jean du Latran, la cathédrale du Pape, l’évêque de Rome. En marge de leur visite Ad limina, les évêques du Congo rencontrent certains partenaires et bienfaiteurs de l’Eglise comme l’Eglise en détresse.
Se tenant ordinairement tous les cinq ans, la visite Ad limina permet aux évêques successeurs des apôtres d’aller s’entretenir en tête-à-tête avec le successeur de Pierre, et de lui présenter la vie et la réalité de l’Eglise locale qu’ils ont la mission de conduire. Cette année, la visite Ad limina des évêques revêt d’importants enjeux. Elle fait suite à la célébration des 140 ans de l’évangélisation du Congo, il y a quelques mois. Evénement pour lequel le Pape François avait dépêché son représentant spécial, le Cardinal Michaël Czerny, patron du dicastère en charge du développement humain. Sans doute, Mgr Manamika et ses confrères profiteront pour murmurer à l’oreille du Pape pour encourager son intention de visite en République du Congo souhaitée avec ferveur par tous les habitants du pays. Lui qui ces derniers temps a honoré l’Eglise au Congo par la nomination des évêques et l’érection de deux nouvelles provinces ecclésiastiques.
Lors de sa visite au Congo en février 2017 dans le cadre de la signature de l’Accord-cadre, le Cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Parolin avait indiqué à Clément Mouamba, Premier ministre d’alors que le Pape François était favorable à effectuer une visite dans ce pays. Depuis, les filles et fils du Congo espèrent que le Saint-Père foule le sol de ce pays en majorité catholique, visité en mai 1980 par son prédécesseur Jean-Paul II.
A noter qu’en 2007, lorsque Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala était encore président de la CEC, le Pape Benoît XVI avait au cours de la visite Ad limina interpellé les évêques du Congo sur la faible croissance des mariages chrétiens, alors que l’Eglise au Congo est assez vivante. En 2015, lors de leur dernière visite Ad limina sous le pontificat de l’actuel Pape, les évêques conduits par Mgr Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi et président de la CEC d’alors, avaient été encouragés pour leur implication et leur savoir-faire dans l’éducation notamment. Ce sujet avait constitué l’essentiel de la toute dernière visite du président Denis Sassou-Nguesso au Vatican en fin 2013. En effet, le chef de l’Etat congolais avait salué pendant son audience d’environ 15mn avec le Pape François, le travail que l’Eglise au Congo abat pour redonner ses lettres de noblesse au système éducatif national. La même année, au mois de février, les évêques avaient publié une déclaration sur l’éducation intitulée: «Eduquer ou périr». Dans celle-ci, l’épiscopat congolais s’indignait de voir les déficits de financements octroyés à l’école et le recul considérable du niveau des apprenants. Les évêques avaient formulé un certain nombre de recommandations aux pouvoirs publics.
La visite Ad limina de cette année, avec une délégation de plus ou moins 15 personnes, est une occasion pour les évêques du Congo de rassurer le successeur de Pierre sur la vitalité de l’Eglise du Congo qui de plus en plus s’inscrit sans conteste dans une marche synodale.

Aristide Ghislain NGOUMA