Il fait terriblement chaud dans la capitale, ces temps-ci. Beaucoup trop chaud. De grosses canicules font transpirer de jour comme de nuit. Et lorsque s’ouvrent les écluses célestes, certains Brazzavillois saluent dame pluie. Elle permet de corriger un déficit criard en eau potable, là où les robinets de LCDE (La Congolaise des eaux), muets, ont cessé de chanter. Plus une seule goutte d’eau n’y a coulé depuis des mois. Mais la pluie a aussi ses adversaires. Ils la redoutent parce qu’elle revient toujours avec son cortège d’inconvénients. Non seulement ses foudres frappent, comme il y a quelques jours, tuant une femme à Madibou, dans le huitième arrondissement, mais elle ravage tout sur son passage. Des quartiers entiers vivent alors dans la hantise des érosions qui emportent les habitations, du sable qui ensevelit d’autres et contraint des familles à manier la pelle pour essayer de s’en sortir. Il n’en faut pas plus pour qu’éclate la haine contre la pluie et, par ricochet, les pouvoirs publics, qui ne feraient rien pour épargner des souffrances aux populations.