Les populations de la capitale avaient accueilli avec satisfaction l’arrivée et la mise en circulation des bus de la Société de transport public urbain (STPU) en 2018, dont le seul monopole revenait aux exploitants privés. C’était un ouf de soulagement, mais seulement voilà, les attentes des populations sont loin d’avoir été satisfaites. Elles continuent de subir un martyre qui ne dit pas son nom dans la mesure où il est très difficile de circuler convenablement dans le périmètre urbain de la ville.

Pire, au sortir du confinement qui a duré 45 jours imposé par la crise sanitaire de la Covid-19, le transport public et privé à Brazzaville est toujours un casse-tête. Si déjà, avant le confinement, le transport public et privé posait d’énormes problèmes, pendant le déconfinement première et deuxième phases, on est comme dans un cauchemar.

Les minibus, taxis bus et les bus de la STPU communément appelés «Mal à l’aise» sont devenus rares dans le périmètre urbain de Brazzaville. Le prix de la course en taxis est passé de 1000 Fcfa et plus, selon les distances et les endroits. Les tarifs des minibus comme Hiace et Coaster ont doublé ou triplé de 150 à 250 FCfa voire 500 Fcfa par passager dans les axes Nganga-Lingolo, Mayanga, Sadelmi, Mouhoumi, La base, Total, Kintelé, Massengo, Nkombo, Ngamakosso, Talangaï, Moukondo. Cela au mépris des lois et règlements qui régissent ce secteur, et même des autorités municipales. Ce qui n’est rien d’autre qu’une augmentation maquillée du prix de transport par bus. La raison évoquée, c’est la limitation des passagers par le gouvernement, qui est un manque à gagner pour les propriétaires des bus. Pourtant, le prix du carburant à la pompe n’a pas augmenté. Les trajets habituels sont segmentés, morcelés en des segments dits de demi-terrains. Il faut par jour deux ou trois voire quatre bus pour partir des quartiers précités et atteindre le centre-ville, surtout pendant les heures de pointe. Au moment où les élèves en classes d’examen ont repris le chemin de l’école, la situation ne fait que s’aggraver. La rareté des «mal à l’aise» et des quelques rares bus qui circulent ne réponde pas à la demande des usagers. Depuis que le Gouvernement a pris la précaution de limiter les places assises dans les bus et taxis afin d’éviter la propagation du virus Covid-19, les populations n’en finissent pas avec les difficultés du jour au jour avec des demi terrains récurrents. Les taxis sont limités à trois passagers à bord, le chauffeur y compris; bus Hiace (dix passagers à bord, le chauffeur et le receveur y compris); bus Coaster (vingt passagers à bord, soit deux passagers par rangée); bus petits modèles de la STPU (trente passagers assis au maximum); bus grands modèles de la STPU (cinquante passagers assis au maximum). Les transporteurs se préoccupent plus du profit et peu du service public. Même en temps normal sans Covid-19, le transport est toujours difficile. Lorsqu’on le reproche aux chauffeurs de bus, ils rétorquent que les «patrons» leur exigent des recettes trop importantes.
Dieudonné Bantsimba, le nouveau locataire de la mairie centrale de Brazzaville entend tordre le cou à ces pratiques. Il l’avait fait savoir le 22 mai dernier, lors de son intronisation et de sa prise de fonction. Transport urbain, éclairage public, aménagement des voiries urbaines, restent son cheval de bataille. Mais cela fait un mois que cette promesse a été faite. En tout cas, le transport en commun et le calvaire des demi-terrains, le problème est loin d’être résolu dans la ville capitale.

Pascal BIOZI KIMINOU