Excellence Mgr l’archevêque, le mois d’août est pour vous un symbole. C’est le mois de vos premiers pas dans l’épiscopat en qualité d’évêque auxiliaire. C’est donc à travers ces mots de reconnaissance que j’ai bien voulu vous rendre un hommage mérité pour l’œuvre pastorale entreprise et réalisée pendant 38 années d’épiscopat au service de l’Eglise qui est au Congo. 2021 sera l’année de votre admission à la retraite. Pendant 38 ans, vous avez franchi plusieurs paliers, d’abord, évêque auxiliaire de Brazzaville, de 1983 à 1987 (soit 4 ans); puis évêque résidentiel du nouveau diocèse de Kinkala érigé par le Pape Jean-Paul II en 1987, suite au démembrement de l’archidiocèse de Brazzaville, de 1987 à 2001 (soit 14 ans) et enfin, archevêque métropolitain de Brazzaville, de 2001 à 2021 (soit 20 ans). Vous êtes le premier dans l’histoire de l’Eglise du Congo à avoir atteint cette longévité après Barthélémy Batantu, 22 ans (1978-2001). En rédigeant ce point de vue, je garde de vous l’impérissable souvenir d’un pasteur humble et doux, compatissant aux douleurs des autres. Premier évêque auxiliaire de Brazzaville et de l’Eglise qui est au Congo, vous étiez le 5e archevêque métropolitain de Brazzaville, après NN.SS Michel Bernard (1955-1964 Cssp), Théophile Mbemba (1962-1971), cardinal Emile Biayenda (1971-1977) et Barthélémy Batantu (1978-2001).
Le 1er avril 2001, votre Excellence prenait possession du siège apostolique archiépiscopal métropolitain de Brazzaville avec joie et fierté. Ce jour-là, devant une foule des fidèles laïcs du Christ amassée à la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur, Pascal Biozi Kiminou écrivait dans les colonnes du journal La Semaine Africaine n°2304 du jeudi 5 avril 2001: «L’événement valait la peine d’être vécu dimanche 1er avril 2001. Ce n’était pas un poisson d’avril, mais une réalité vécue. Un karos temps plein de grâces». Et vous-même de déclarer: «Je suis venu par obéissance à l’appel de l’Eglise et du Christ par la voix du Pape Jean-Paul II. J’écoute, que dit Dieu? J’écoute, que dit le Congo? Que disent les diocèses du Congo et leurs évêques? Que disent l’archidiocèse de Brazzaville et ses chrétiens, ses prêtres, ses religieux et religieuses?». Dans votre homélie du dimanche 31 mai 2020 en la solennité de la fête de la Pentecôte, lorsque Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou votre successeur prenait possession, vous avez déclaré: «L’Esprit Saint est en train de renouveler les structures de notre Eglise et l’épiscopat du Congo. Sachons accueillir ce don dans la foi».
Oui, Excellence Mgr l’archevêque, vous avez écouté, prêché la Parole de Dieu, vous voilà bientôt au repos et quel héritage laissez-vous à la postérité? A votre arrivée à l’archevêché, l’archidiocèse de Brazzaville comptait 82 prêtres dont près de la moitié se trouvait à l’étranger, soit pour les études, soit comme prêtres Fidéi donum; 33 paroisses, 19 établissements scolaires, 15 frères religieux, 70 religieuses, 40 grands séminaristes, 20 petits séminaristes, 21 associations de fidèles laïcs, une centaine de catéchistes, une vingtaine de mouvements d’apostolat. Aujourd’hui, l’Eglise a grandi avec ses prêtres, ses mouvements d’apostolat. Des paroisses ont été érigées et d’autres en voie de l’être. Bientôt, vous serez admis à la retraite, comme votre prédécesseur Mgr Barthélémy Batantu, au terme d’une carrière ecclésiale active. Vous êtes appelés à vous asseoir comme tous ceux qui ont assumé des charges, après une pastorale bien remplie de 20 ans dans l’archidiocèse de Brazzaville. Il y a un temps pour chaque chose et il y a pour chaque chose sur terre un début et une fin. Si le bon Dieu, créateur de toute chose s’est reposé après six jours d’intenses et grandioses activités, combien ne le ferait-il pas l’homme, le fini de l’infini, celui dont l’existence est limitée dans le temps et l’espace. Vous voilà bientôt admis au repos mérité, réjouissez-vous Excellence Mgr l’archevêque et bénissez le Seigneur sur cette terre congolaise.
En rappel, Mgr Anatole Milandou est né le 18 novembre 1946, à Nsamouna, petit village situé près de Kinkala dans le département du Pool. Il est l’avant dernier d’une famille de huit enfants. Il a fait ses études primaires à Goma tsé-tsé et à Mindouli. En septembre 1960, il fait son entrée au Petit séminaire Saint Paul de Mbamou jusqu’en classe de seconde. Le séminaire Saint Jean installé à l’époque à Mafouta, banlieue sud de Brazzaville l’accueille de 1965 à 1966. Les études de philosophie de 1966 à 1967 et de théologie, de 1967 à 1974 au Grand séminaire Libermann de Brazzaville. Il a effectué des stages pastoraux de 1969 à 1970, d’abord, en qualité de professeur au Petit séminaire Saint Paul de Mbamou, puis à la mission catholique Sainte Barbe de Mindouli. Il est ordonné diacre le 23 mars 1974 à la paroisse Sainte Barbe de Mindouli, puis prêtre le 23 juin de la même année à la paroisse Sainte Monique de Kinkala, par le cardinal Emile Biayenda.
Les Fonctions exercées: De 1974 à 1975, vicaire à la paroisse Sainte Barbe de Mindouli, puis directeur au Petit séminaire Saint Paul de Mbamou de 1975 à 1979. Il est nommé secrétaire à l’archevêché de Brazzaville le 29 septembre 1979 sous l’épiscopat de Mgr Barthélemy Batantu. De 1981 à 1983, il est directeur spirituel et professeur au Petit séminaire Saint Jean de Brazzaville. En même temps, il est étudiant à l’Université Marien Ngouabi où il obtient sa Licence en droit privé. Le 31 décembre 1982, Mgr Barthélémy Batantu le nomme vicaire général de Brazzaville. Le 6 août 1983, le Pape Jean-Paul II le nomme évêque auxiliaire de Brazzaville. Son ordination épiscopale a eu lieu le 28 août de la même année au stade Félix Eboué ensemble avec Mgr Hervé Itoua, évêque émérite de Ouesso par le cardinal Roger Etchegaray, légat du Pape Jean-Paul II lors de la clôture du centenaire de l’évangélisation du Congo. Après six mois de formation en droit canonique à l’Université de Rome, le Pape Jean-Paul II le nomme premier évêque résidentiel du nouveau diocèse de Kinkala, le 3 octobre 1987, suite au démembrement de l’archidiocèse de Brazzaville. Son intronisation et sa prise de possession canonique a eu lieu le 27 décembre 1987 à Kinkala, par le cardinal Joseph Tomko, préfet de la Sacrée Congrégation pour l’évangélisation des peuples. De 1997 à 2000, Mgr Anatole Milandou assume les fonctions de président de l’Association des Conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC) et en même temps, il préside aux destinées de la Conférence épiscopale du Congo (CEC). Le 1er février 2001, le Pape Jean-Paul II le nomme archevêque métropolitain de Brazzaville, succédant ainsi à Mgr Barthélemy Batantu, admis à la retraite, conformément au canon 401 du Code de droit canonique. En même temps, il assume les charges d’administrateur apostolique du diocèse de Kinkala jusqu’à la nomination et la prise de possession d’un nouvel évêque dans ce diocèse.
Pour votre gouverne, Mgr Anatole Milandou a été ordonné évêque le 28 août 1983, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou le 25 août 2013. Le chiffre 3 et le mois d’août ont été mis en exergue. Une coïncidence?

Pascal BIOZI KIMINOU