L’humanité a célébré mardi 20 octobre 2020 la Journée mondiale de la statistique sous le thème: «Connecter le monde avec des données pour lesquelles nous devrions avoir confiance». Au Congo, Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre du Plan, de la statistique et de l’intégration régionale a dans une interview, évoqué le 5e Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH-5), la préparation du dénombrement physique prévue le 21 novembre prochain. La ministre du Plan invite les Congolais à s’inscrire pour être des agents recenseurs et à déposer leurs dossiers à la sous-préfecture, à la préfecture, à la mairie d’un arrondissement ou encore à s’inscrire sur le site: www.ins-congo.org/inscription. La réception des dossiers sera clôturée le 26 octobre prochain, a-t-elle fait savoir.

*Pourquoi la célébration de cette Journée?
**Les Journées mondiales, officielles, internationales, sont décrétées par l’Organisation des Nations unies. C’est l’occasion pour elles de faire connaître ses actions, son domaine d’intervention. C’est aussi l’occasion de mettre en relief des enjeux de la société qui concernent l’ensemble de la planète. La statistique est une science qui permet la production des informations chiffrées. La Commission statistique des Nations Unies a choisi le 20 octobre pour célébrer les statiques, pour faire connaître à un large public l’importance de cette science. Les informations chiffrées permettent d’avoir une bonne connaissance des données dans différents domaines: économique, culturelle, sociale, environnemental. C’est pouvoir disposer des données fiables, actualisées. Au Congo, c’est l’Institut national de la statistique (INS) qui est le producteur des statistiques officielles.

*Quel est l’intérêt du Congo de s’associer au reste du monde pour célébrer la Journée mondiale de la statistique?
**Le Congo est membre de l’Organisation des Nations Unies. Le Congo adhère à cette philosophie et reconnaît toute l’importance des statistiques. Par exemple, le RGPH est une grande opération qui est en cours. A travers ce RGPH, nous allons disposer des données sociodémographiques, des données sur les infrastructures. Nous allons avoir des chiffres intéressants à mettre à la disposition de tous. On saura combien de femmes, d’enfants, de médecins, d’enseignants existent-t-ils? Nous saurons aussi dans quelle condition ces personnes habitent. Est-ce qu’elles disposent de l’eau courante? Est ce qu’elles ont de l’électricité? Est-ce qu’elles ont accès à internet? On pourra aussi savoir combien d’écoles, combien d’hôpitaux, combien d’établissements pénitentiaires il y a au Congo? De toutes ces statistiques, elles permettront notamment de comparer une année à une autre, d’évaluer si nous avons fait des progrès, mais aussi de se projeter, de sorte que ces données soient utiles au plus grand nombre, au Gouvernement, pour sa politique en matière sociale, économique, d’infrastructures de base. Mais, ce sont aussi des données qui sont utiles aux opérateurs économiques. Si un opérateur veut monter une usine, il aurait peut-être intérêt à implanter son usine dans un lieu de forte densité démographique où il y a de la main d’œuvre accessible. Par exemple, nous sommes dans la lutte contre la pandémie à Coronavirus, nous avons besoin de vaccin. Si l’on dit tantôt qu’il ne faut vacciner que les personnes ayant plus de 18 ans, nous saurons exactement à peu près combien de vaccin nous pouvons commander. C’est dire donc toute l’importance des statistiques.

*Où en êtes-vous avec le 5e Recensement général de la population et de l’habitation?
**Le RGPH-5 est dans une phase décisive, parce que nous sommes entrain de préparer le dénombrement physique c’est à dire le dénombrement principal, le comptage physique de chacune des personnes qui résident sur l’étendue du territoire congolais. Pour faire un bon recensement physique, il faut des agents recenseurs. Le premier ministre vient de prendre un décret qui a fixé au 21 novembre prochain l’ouverture de l’opération. Dans cette phase, nous souhaitons accélérer le recrutement des agents recenseurs. On ira vers 9000 agents. Ils devront parcourir toute l’étendue du territoire. Pour être agents recenseurs, il faut être de nationalité congolaise, avoir l’âge entre 18 ans et 59 ans, être en bonne santé, mais surtout avoir au moins le baccalauréat. Cette fois-ci, il va falloir utiliser l’outil informatique (les tablettes). Les dossiers sont déposés à la sous-préfecture, à la préfecture, à la mairie d’un arrondissement. La réception des dossiers sera clôturée le 26 octobre prochain. A partir de là, une sélection sera faite pour une bonne formation. Nous invitons aussi toutes les personnes intéressées à pouvoir s’exprimer dans les langues locales, car le recensement est une affaire de proximité. L’inscription se fait aussi en ligne sur www.ins-congo.org/inscription.
Le RGPH-5 est une opération si importante pour l’ensemble des acteurs, des utilisateurs de notre pays, c’est une opération dont la réussite tient particulièrement à cœur au président de la République. A l’issue de ce RGPH-5, on pourrait disposer des informations chiffrées, fiables, actualisées sur la population mais aussi sur les caractéristiques de l’habitat dans notre pays. J’invite un maximum de Congolais à s’inscrire pour être agents recenseurs.

Propos recueillis par
Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA