Il s’appelait Armany Miayoukou, était âgé de 37 ans. Il est décédé dans la nuit du 4 au 5 décembre 2022 au commissariat central de la Mfoa, au Plateau des 15 ans, à Moungali. Il avait été arrêté sans mandat par les policiers le 2 décembre 2022 aux environs de 14 heures avec quatre autres jeunes de son âge, dans une buvette sur l’avenue Simon Kimbangou, à Makélékélé.

Les parents du défunt constatant son absence prolongée avaient entrepris des démarches et les recherches, mais sans succès. Il a fallu attendre le 5 décembre 2022 pour qu’ils soient informés par un policier du décès de leur fils dans le commissariat et que le corps se trouvait depuis à la morgue municipale de Brazzaville.
Cela fait trois mois déjà que le corps traîne à la morgue. Face à un mur de silence, les parents ont fini par saisir les organisations des droits de l’homme. Ainsi, le jeudi 3 janvier 2023, la plateforme des organisations de la société civile pour la protection et la défense des droits humains et la démocratie a donné une conférence de presse, en associant les parents, au domicile familial, situé rue Dr Cureau, à Bacongo, pour compatir et, surtout, dénoncer les dérapages de la part des policiers.
Elle était co-animée par Joe Washington Ebina, président de la Fondation Ebina; Trésor Chardon Nzila Kendet, directeur exécutif du Centre d’actions pour le développement (CAD), et Gaspard Miénantima, président du Cercle uni pour les droits de l’homme et culture de paix (CUDHOC).
Les parents ont reconnu avoir vu le corps de leur fils qui présente des traces de violence avec des plaies visibles au niveau des poignets, de la tête, des bras et des pieds. Les conclusions de l’autopsie réalisée indiquent des coups et blessures volontaires comme causes du décès.
Les leaders de ces organisations de la société civile ont condamné cet acte de torture qui a entraîné la mort du jeune Armany Miayoukou, soutenant que la Constitution interdit la torture en République du Congo.
Ils ont rappelé que le Congo avait ratifié la Convention des Nations Unies contre la torture. «La loi est souveraine, donc au-dessus de tous les Congolais. Si elle ne peut pas nous protéger, à qui peut-on se confier?», se sont-ils interrogé.
Et d’ajouter: «Si ces autorités ne sont pas capables de faire respecter la loi, sur qui les Congolais peuvent-ils compter?. Nous conjurons nos autorités de se mettre à l’œuvre pour accomplir leur mission primordiale, celle d’assurer d’abord la sécurité des personnes et des biens».
A noter que la famille Miayou-
kou a porté plainte.

Ph. B.