Devant les journalistes et les responsables des associations des médias, le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), Philippe Mvouo, de retour après pratiquement 9 mois d’absence, pour raison de santé, a demandé pardon pour les ratés et cacophonies du 3 mai dernier. C’était en ouverture de la Journée du régulateur de la presse du Congo, organisée le 31 mai 2023.

Amaigri, Philippe Mvouo qui s’est éloigné du pays pour raison de santé, a dit sa satisfaction de se retrouver devant la grande famille de la presse. «Lorsque je quittais le pays, le 15 août 2022, jour de la célébration de l’indépendance de notre pays, dans un état de détresse physique, morale et psychologique alarmant, je ne pensais pas que je m’éloignerais de vous pour aussi longtemps. Mais, comme le dit l’un de nos illustres aînés, le romancier, journaliste et professeur canadien, Robertson Davies, la santé, c’est vivre le destin de son corps. Pour aussi longtemps, loin de vous, mon cœur se sentait toujours et de plus en plus proche de vous. Je remercie donc le Tout-Puissant, le miséricordieux, qui m’a permis d’être encore là aujourd’hui avec vous».

Les journalistes
Les journalistes

Il a exprimé sa profonde gratitude au Président de la République, «qui, aussitôt que ma situation lui avait été soumise, avait décidé de me faire bénéficier de soins médicaux en France. Je lui en suis et lui en serai toujours humblement reconnaissant. Je ne saurais même être indifférent à l’affection de tous ceux qui, en pensée et en prière, m’ont soutenu, sans relâche, dans mon combat contre la maladie», a déclaré Philippe Mvouo.
Le mois de mai est désormais connu pour être consacré à la presse. Il est celui de la Journée mondiale de la liberté de la presse que le monde a célébré, le 3 mai dernier, date retenue par les Nations-Unies. «Absent, je n’ai pas partagé votre joie de célébrer la liberté, cette liberté qui vous est consacrée pour un exercice libre et efficient de votre notre métier. Le mois de mai s’achevant, j’ai saisi cette opportunité, pour initier cette rencontre, comme conclusion de tout ce qui aura été dit, fait et vécu dans votre profession au cours de ce mois», a-t-il dit.
Plus que jamais lyrique, le président du CSLC a remercié le Premier ministre, qui a sauvé les meubles, «en rattrapant de justesse, et de justice pour moi par la solennité de cette journée qui se ternissait déjà, à l’ombre du pale crépuscule de ce 3 mai. Il a réagi comme un grand responsable sait le faire. Il a agi en créant l’essentiel inespéré, et, la soirée eut lieu».
Il a rassuré la grande famille de la presse que pareille déconvenue ne se reproduira plus jamais à l’avenir. «Dorénavant, je prendrai les précautions nécessaires, dans n’importe quelle circonstance que je me trouverai, tant que Dieu m’en donnera évidemment la force, pour que votre Institution, notre Institution, ne soit plus humiliée à ce point. Oui, une épaisse humiliation a couvert l’Institution Conseil supérieur de la liberté de la communication, avec elle les associations professionnelles des journalistes, disons, toute la corporation journalistique. L’Institution a porté le sombre manteau du discrédit qui lui a enlevé tout le respect que lui vouaient tous les professionnels de la presse et de la communication, leurs associations et tous les autres partenaires nationaux et internationaux», a indiqué Philipe Mvouo.
Suite à cette déconvenue, le président du CSLC a demandé, la main sur le cœur, pardon.
La Journée du régulateur de la presse du Congo qu’il a initiée, pour clôturer en beauté le mois de la presse, répond, a-t-il dit, «au souci de recréer, au sein de la grande famille de la presse congolaise, le climat de confiance, de fraternité et de bonne collaboration «dont nous avons tant besoin, pour que chacun de nous joue pleinement sa partition».
La partie scientifique de cette Journée a été consacrée aux exposés. Trois thèmes ont été développés: «Présentation de la nouvelle loi sur les missions du CSLC et son interaction avec la presse et les Institutions nationales», par Joachim Mbanza; «Liberté d’expression et liberté de la presse, quelle limite?», par Godefroy Yombi; «Les réseaux sociaux: pour ou contre?», par Dominique Asie.

Cyr Armel YABBAT-NGO