Notre continent semble blackboulé par les bouleversements DE CES JOURS. Comme placée dans une machine à laver, l’Afrique subit les forces centrifuges d’éléments qui lui échappent. Le climat fait des siennes, bien entendu. Après les incendies en Algérie, ont suivi le tremblement de terre au Maroc puis, maintenant, les inondations effroyables en Libye. Et dans tous les cas, ces drames se sont soldés par des milliers de morts.
Nous parlons d’une nature dont les effets nous ont été annoncés par les experts. Et le moins qu’on puisse en dire est qu’ils ne se sont pas trompés. Nous sommes le continent le moins pollueur du monde, mais nous subissions très durement les effets de l’irresponsabilité des autres. En octobre prochain, Brazzaville accueillera le Sommet des Trois Bassins (Amazonie, Bornéo-Mékong et Bassin du Congo). Il y sera question de soutien aux mesures de lutte contre le réchauffement climatique.
Mais il y a sera surtout question de mettre la main à la poche. Depuis quelques mois, la République du Congo rappelle que le Bassin du Congo est le régulateur naturel du climat du monde. Mais il faut une justice climatique qui fasse comprendre aux Nations pollueuses qu’elles ne peuvent pas continuer dans cette lancée, ni imposer aux Nations riveraines des grands bassins tropicaux d’adopter le même rythme de transition énergétiques que les Nations riches. Il faut payer ; il faut compenser ce coup de canif à notre marche vers le développement.
Ce discours irrite certains, et en exalte d’autres en Afrique. D’autant qu’aux catastrophes naturelles annoncées ou déjà présentes s’ajoutent les complications géopolitiques du moment. Le coup d’Etat au Gabon, vers quel horizon conduit-il ? Le tremblement de terre au Maroc a causé des milliers de morts mais le pays, souverain, se montre chatouilleux quant à accueillir toute sorte d’aide, surtout celle venant de France. Dans le même temps, les fronts que l’on croyait stabilisés, au nord-Mali par exemple, redeviennent source de préoccupations. Notre Afrique est groggy et nous assistons en spectateurs impuissants au délitement du continent de l’innocence.

Albert S. MIANZOUKOUTA