Nous sommes dans la semaine où les choses vont se bousculer. Le début de la campagne électorale est un moment de grande effervescence. Les sept candidats retenus pour la présidentielle du 21 mars vont nous dire ce que nous voulons entendre, y ajouter le miel de toutes les abeilles du Congo. Ils vont s’essayer à nous vendre du neuf, même si nous savons que cela sera difficile.
Nous avons tout entendu d’eux. Très peu de Congolais attendent «d’en savoir plus» pour aller au vote. Peu cherchent à se laisser convaincre par des artifices oratoires convaincants, des promesses qui aillent au-delà de : «avec moi, la démocratie sera plus démocratique» ! De sorte que, ainsi que nous le disons depuis quelques jours dans ces colonnes, plus ça change et moins ça changera.
Les derniers jours de ce qui n’est pas encore une campagne, paraît-il, nous ont donné à voir beaucoup d’infrastructures inaugurées ou «visitées» par le chef de l’Etat ; beaucoup de poses de première pierre, beaucoup de projets lancés. Nous chercherons à nous assurer de leur viabilité, d’autant que certains d’entre eux ont déjà été inaugurés ou visités à la dernière campagne de 2016.
Nous aurons sept candidats, mais un seul Président. Il fera comme de convenance la promesse de servir et de réunifier les Congolais. Il s’attachera à gouverner au-dessus des engagements partisans, dans le respect de la Constitution, des droits et libertés, dans l’équité. Il le fera, le dira et le redira, éventuellement dans 5 ans.
Louons-nous de ce que la campagne qui va s’ouvrir ne soit pas précédée par des soubresauts. Certes, de temps en temps, quelque montée de fièvre a été notée ici et là, mais pas de vraies tensions comme nous en avons connues dans un proche passé. La campagne s’annonce pépère et nous prions les différents acteurs qu’il en soit ainsi jusqu’à la fin. C’est-à-dire jusqu’à la proclamation officielle des résultats. Que le vainqueur ne vienne par narguer les perdants de son arrogance. Que les perdants ne viennent pas nous divertir avec le refrain de la fraude : s’ils participent, c’est donc que tout est propre.
Nous avons bâti un processus électoral qui est celui-là ; avons porté au-devant de la scène des femmes et des hommes politiques. Ceux qui n’ont pas voulu aller au vote se sont abstenus, ceux qui sont restés disent qu’ils peuvent gagner dans cette configuration. Faisons-leur confiance et voyons dans quelle main giclera le premier grain de sable qui va gripper la machine.

Albert S. MIANZOUKOUTA