L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) fustige la conspiration pour l’impunité que mène la Justice congolaise face au colonel de police Louis Lando Ngoyo, commandant des forces territoriales de police de Brazzaville, accusé de détention arbitraire et de torture par la victime Côme Venceslas Ngandoulou, un citoyen congolais, au commissariat de police M’foa, courant 2019. L’affaire a été dénoncée au cours d’une conférence de presse animée par Franck Chardin Tchibinda, directeur exécutif de l’OCDH, le 19 juin 2023 à Brazzaville.

Le directeur exécutif de l’OCDH a condamné de nombreuses entraves administratives et le trafic d’influence conduisant au déni de justice au Congo. Il y a environ cinq années, victime de torture et de privation de liberté, Côme Venceslas Ngandoulou avait entamé des démarches administratives en vue de poursuites judiciaires contre le colonel Louis Lando Ngoyo, auteur selon lui de violations des droits humains fondamentaux. Côme Venceslas Ngandoulou tient à porter plainte pour savoir le motif pour lequel il fut arrêté. Jusque-là, le dossier est sans suite.
Curieusement, toute la documentation pour ester en Justice devenait impossible à obtenir aussi bien au commissariat de police de la M’foa qu’à la Direction générale de la Police, ainsi qu’à l’Inspection générale de la Police du fait d’une «conspiration de blocage» au sein des services de sécurité publique, pourtant auxiliaires de la Justice. Le dossier d’instruction de cette procédure au Tribunal de grande instance de Brazzaville a disparu, a déploré Franck Chardin Tchibinda.
Face à cette situation, l’OCDH a demandé aux autorités judiciaires, de mener une enquête approfondie et indépendante sur des faits pouvant impliquer les forces de l’ordre, en mettant l’accent sur les responsabilités des officiers de police concernés, notamment en l’occurrence celles du colonel Louis Lando Ngoyo, du colonel Jean Gervais Moudilou, du capitaine Songha et du capitaine de Gendarmerie Guy Ferdinand Ntsayounga. Il a sollicité que la communauté internationale puisse suivre de près cette affaire pour que le droit soit dit de manière impartiale.
Le directeur exécutif de l’OCDH a rappelé que selon la Constitution du Congo, «La liberté de la personne humaine est inviolable. Nul ne peut être arbitrairement accusé et arrêté ou détenu».

Ph. B.