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ASSEMBLEES GENERALES DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT : Pour une quête de financement correspondant aux besoins

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A Naïrobi, les dirigeants d’Afrique se sont engagés à consolider les actions et performances de la BAD

Plus de 3 000 participants de 82 pays se sont réunis du 27 au 31 mai 2024 à Nairobi (Kenya) à l’occasion des assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD), dirigée par le Nigérian Akinwumi Adesina. L’institution a défini sa nouvelle stratégie pour les dix ans à venir. Elle attend de ses actionnaires une augmentation de son capital pour faire face aux immenses besoins du continent.

Plus que six ans pour réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) en Afrique, et le financement fait défaut. Le président de la BAD a gagné une première manche, en obtenant que les droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) puissent être fléchés vers les banques multilatérales de développement.
Des investissements dans l’agriculture, les transports ou encore la résilience climatique: Akinwumi Adesina a salué les projets soutenus par la BAD sur le continent. Mais, il a rappelé que les moyens manquent. D’qorès lui, «bien plus de financements sont nécessaires pour accélérer le développement et la croissance de l’Afrique. L’appel à des réformes de l’architecture financière mondiale est nécessaire pour mobiliser plus de ressources financières et atteindre les Objectifs de développement durable de l’Afrique»
Akinwumi Adesina devra également convaincre les actionnaires régionaux et surtout non régionaux d’augmenter, et substantiellement, le capital dit «appelable» de la BAD, utilisable en cas de circonstances exceptionnelles. Cette mobilisation est nécessaire pour le maintien de la note «triple A» de l’institution, le sésame pour emprunter sur les marchés financiers à des taux très bas. Un appel soutenu par le président du Kenya, William Ruto.
«Nous devons croire en nous-mêmes pour que d’autres puissent croire en nous. Et nous devons investir dans nos institutions pour que d’autres fassent de même. Le Kenya a pris la décision, qu’au cours des trois prochaines années, nous allons investir 100 millions de dollars pour renforcer notre actionnariat au sein de la Banque africaine de développement, la Banque africaine d’import-export, et la Trade and development bank», a assuré le président Ruto.
William Ruto et Akinwumi Adesina se sont félicités de voir une partie des droits de tirage spéciaux du FMI pouvoir être alloués aux banques régionales de développement.
Ces assemblées générales ont aussi entériné la stratégie de la BAD pour la prochaine décennie. Après des débats houleux entre actionnaires, la banque de développement devrait continuer à financer les projets gaziers, tout en visant la neutralité carbone. Cepebdant, les candidats à la succession d’Akinwumi Adesina, dont le mandat s’achève dans un peu moins d’un an et demi, devraient commencer à se manifester. Pour l’heure, seul le Tchadien Abbas Mahamat Tolli s’est officiellement déclaré.
Les Etats ont demandé à la BAD d’intégrer les richesses naturelles dans le Produit intérieur brut (PIB). Les réserves de terres arables de l’Afrique, ses ressources minières ou d’énergies renouvelables ne sont pas prises en compte dans le PIB des Etats, a déploré le président kenyan, hôte de ces assemblées générales.
Le président congolais Denis Sasssou Nguesso a souligné: «Le bassin du Congo, les réserves forestières immenses, les tourbières, si elles étaient prises en compte dans les richesses des Etats, leur PIB serait classé à un niveau qui permettrait aux Etats d’emprunter plus, d’avoir plus de moyens».
D’après Carlos Lopes, professeur à l’université du Cap en Afrique du Sud, le débat est politique. Les Etats africains devraient d’abord actualiser leur comptabilité nationale. «Cela permet d’aller sur les marchés internationaux avec un autre profil», a-t-il indiqué.

Alain-Patrick MASSAMBA

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