Enfin, le Congo s’est doté d’une loi instituant l’assurance obligatoire des risques sportifs! Adoptée par les deux chambres du Parlement, l’une après l’autre, elle fait la joie des pratiquants, même si nombreux attendent qu’elle soit rendue exécutoire dans un pays où plusieurs lois, dans divers domaines, moisissent dans les tiroirs faute de textes d’application.
Jusque-là, les sportifs congolais ne disposaient d’aucune garantie en cas d’accidents corporels, d’une maladie professionnelle ou de dommages causés à autrui. Les dommages étaient gérés sous forme de cas sociaux, a affirmé le ministre des Sports Hugues Ngouélondélé. Selon les cas, l’Etat, la fédération ou le club apportait une assistance financière ou matérielle. Une formule inefficace, car ne prenant pas en compte la totalité du dommage subi et la durée effective de l’incapacité, a-t-il expliqué en défendant son projet de loi.
La loi votée récemment définit la nature des risques, les obligations de l’Etat et des fédérations, des associations et des clubs sportifs en matière de prise en charge des pratiquants victimes des dommages corporels. Elle présente aussi les différents régimes de couverture des risques et des sanctions, etc. C’est une avancée considérable, qui va conduire à rassurer les sportifs.
Pour l’histoire, feu Boniface Massengo ‘’Professeur’’, un footballeur jadis populaire, avant l’indépendance, fut le premier à revendiquer une assurance-vie obligatoire pour le joueur amateur congolais. «Tant qu’il n’y aura pas d’assurance-vie obligatoire, je ne rejouerai pas au football», dit-il, dans une interview à La Semaine de l’AEF. Le Père Marcel Bureth, directeur du Stade Eboué et dirigeant influent de la Sous-ligue de Brazzaville affiliée à la Fédération française de football (FFF), n’en dormit de la nuit, oubliant que le séjour de ce cerveau dans la métropole ne fut pas seulement que du tourisme. Le co-fondateur des Diables-Noirs découvrit là-bas que professionnels et amateurs confondus, tous étaient couverts par une assurance-vie. Et il en réclamait, maintenant, pour le joueur d’Afrique Equatoriale française, ce qui lui valut des foudres.

Destin Dimitri MACKITA
et Jean ZENGABIO