Petit pays par sa démographie et sa superficie, le Congo pourrait s’énorgueillir d’une prodigieuse capacité d’organisateur. En soixante ans d’indépendance, Brazzaville a abrité plusieurs événements continentaux et sous-régionaux. On peut même dire que rarement capitale africaine aura été sollicitée, courtisée, dans ce laps de temps, malgré une conjoncture parfois difficile.
Déjà en 1965, après plus de quarante ans d’attente et de tergiversations, toute l’élite sportive continentale s’y est donnée rendez-vous. Pour célébrer les 1ers Jeux africains (18 au 25 juillet) de l’histoire sportive du Continent, qui connaissent un immense succès. Cet événement fait de Brazzaville le berceau de l’olympisme en Afrique, comme l’est Athènes, en Grèce, pour les Jeux Olympiques modernes.
Il n’a pas été surprenant que les Jeux africains soient revenus dans la capitale congolaise qui les a enfantés quand il s’est agi de célébrer leur cinquantenaire, du 4 au 19 septembre 2015, à l’occasion de la onzième édition. Malgré le contexte de crise économique aigüe que le pays traînait comme un boulet au pied. Une crise qui persiste cinq ans après et semble… interminable.
Entre-temps, après l’accueil du roi Pelé et son FC Santos en 1967, l’Afrique s’était rabattue vers Brazzaville pour y débattre, le 25 février 1968, de la décision du Comité international olympique d’inviter l’Afrique du Sud où se pratiquait l’apartheid aux Jeux Olympiques de Mexico, alors qu’elle en était exclue depuis 1964. La déclaration finale de Brazzaville fut sans ambiguïté : boycott des Jeux de Mexico par l’Afrique ! Certains pays d’Europe firent de même. Pris de remords, le CIO recula, chancela dans ses convictions et reconsidéra son invitation. L’Afrique exulta ; elle avait gagné. Un coup de tonnerre parti de la capitale congolaise !
En 1972, la Coupe d’Afrique centrale servant d’éliminatoires des 2es Jeux africains, Lagos 1973, se déroule à Brazzaville. Le succès couronne l’entreprise. Cette « Coupe d’Afrique centrale » est l’ancêtre des Jeux d’Afrique centrale dans toute l’acception du terme.
Un an après, en 1973, a lieu au Stade de la Révolution (actuellement Stade Massamba-Débat), le 26e Tournoi mondial de football du Conseil supérieur du sport militaire (CISM). Avec la participation des sélections du Congo, de Côte d’Ivoire, du Koweït et d’Italie.
Mieux encore, en 1976, le président Marien Ngouabi mijote le projet de faire don de deux trophées à la Confédération africaine de handball (CAHB) qui les met en jeu après la mort du donateur pour la Coupe d’Afrique des nations hommes et dames. L’instance continentale la baptise ‘’Challenge Marien Ngouabi’’. Naturellement, Brazzaville en abrite les premières éditions en juillet 1979. Avant d’être le théâtre, en 1980, d’un tournoi «Tricontinental» de handball féminin qualificatif aux Jeux Olympiques de Moscou, la même année. Américaines, Congolaises et Sud-coréennes en décousent très sportivement sur le terrain en tartan du Stade de la Révolution acquis à l’occasion des Challenges Marien Ngouabi.
Brazzaville renoue, en 1983, avec la tradition d’accueil des compétitions. En effet, la capitale congolaise abrite du 22 au 30 novembre de cette année les 5es Championnats d’Afrique des clubs champions de handball.
En 1984, quand dans les pays de l’Union douanière et économique d’Afrique centrale (UDEAC) fêtent le 20e anniversaire de la création de cette institution, Brazzaville lance du 9 au 20 décembre la 1ère édition de la Coupe de l’UDEAC. Ironie du sort, c’est Brazzaville qui abritera en 1989, la dernière édition de ce tournoi.
L’hospitalité congolaise ne se dément pas puisque, du 18 au 30 avril 1987, les sportifs de la zone 4 du Conseil supérieur du sport en Afrique (CSSA) foulent à nouveau le sol de Brazzaville pour les 3es Jeux d’Afrique centrale. Grâce à une heureuse campagne de sponsoring (100 millions de francs CFA apportés par la firme Adidas sous forme de matériels et 200 millions par d’autres sociétés locales) initiée par Jean-Claude Ganga, alors ministre des Sports. Non sans ignorer la sollicitude personnelle du Président Denis Sassou-Nguesso, chef de l’Etat.
C’est également à Brazzaville qu’est porté sur les fonts baptismaux, du 5 au 13 décembre 2003, le Tournoi de football de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) né sur les cendres de la Coupe de l’UDEAC.
De même, vingt-cinq ans après la naissance des Championnats d’Afrique d’athlétisme à Dakar (Sénégal), la quatorzième édition se déroulent du 14 au 18 juillet 2004 dans la capitale congolaise. «Les meilleurs de l’histoire», avait-on dit. Bel hommage rendu au Congo!
Passons les différents tournois africains, sous-régionaux et mondiaux de tennis de table, de karaté, de basket-ball, de football, etc., à partir de 2003. Et la Coupe d’Afrique des nations des moins de 20 ans en 2007, puis les Championnats d’Afrique militaires de basket-ball (CAMBASKET), en 2018.
Beaucoup de rendez-vous, certes, mais piètres compétiteurs, c’est, pour simplifier, l’image des Congolais aujourd’hui dans le petit monde du sport.

G.-S. M.