Pour limiter la propagation de la pandémie de la COVID-19, le Conseil des ministres de l’Union économique d’Afrique centrale (UEAC) s’est réuni en en session lundi 10 août dernier par visioconférence. Cette 35e session ordinaire a été présidée par le Pr Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la CEMAC. L’UEAC passera en revue l’évaluation de l’impact de la crise sanitaire sur les économies de la sous-région et les propositions de mesures de relance pour poursuivre la marche vers la transformation structurelle des économies.
La situation économique dans laquelle cette crise sanitaire a plongé les économies est sans précédent. Selon le président de la Commission de la CEMAC, à cette crise sanitaire s’est adjointe la crise sur les cours des matières premières, principalement sur le pétrole. Le PIB pourrait se contracter de 4 à 6% selon les hypothèses. Les termes de l’échange seront détériorés, comme les soldes budgétaires et de la balance des paiements. Les besoins de financement, sans être insoutenables, sont néanmoins importants. Près de 1500 milliards de FCFA à combler, sinon, «nous risquons d’assister à une détérioration et à une fragilisation accrue des indicateurs macro-économiques et de la stabilité financière de nos économies. Outre la solidarité internationale pour combler ce gap, nous sommes appelés à garder le cap des réformes économiques qui consacrent notamment la diversification et la mobilisation accrue des recettes fiscales intérieures», a-t-il dit.
Sur le plan social, d’après le Pr Daniel Ona Ondo, les conséquences n’en sont pas moins terribles. Les mesures prises pour lutter contre la pandémie ont impacté significativement les activités économiques. Le secteur informel qui a toujours joué un rôle de soupape sociale de sécurité, a été rudement éprouvé. Il s’en est suivi une augmentation de la précarité et de la pauvreté, pour nombre des concitoyens.
Parallèlement aux mesures d’atténuation décidées par les Etats, les Instances régionales et communautaires ont dû apporter leur part. L’évaluation qui est faite de leur mise en œuvre indique qu’elles ont permis de contenir la marée. Certaines d’entre elles, notamment aux mesures de soutien au secteur privé et aux entreprises des secteurs directement affectés, devraient cependant faire l’objet d’une implémentation plus accélérée. Tout comme il est souhaitable de porter de manière continue l’attention sur le renforcement des filets sociaux au profit des couches sociales les plus défavorisées. «Cinq mois que la pandémie sévit dans notre espace communautaire. Nous mesurons les effets et sans pouvoir cerner la visibilité sur la durée de cette pandémie qui persiste et repart à certains endroits dans le monde. Nous sommes néanmoins en mesure d’esquisser les voies pour une relance durable post-covid-19. C’est le sens du travail d’identification des orientations et des mesures de relance à l’échelle régionale mené dans le cadre du PREF-CEMAC, par des experts du Secrétariat du PREF-CEMAC, de la Commission, de la BEAC et de la BDEAC».
Ce plan de relance, s’articule essentiellement autour de l’accélération des réformes structurelles pour une croissance durable, soutenable et inclusive; la consolidation de la viabilité des finances publiques et la résilience des économies face aux chocs; sur le développement du secteur privé comme moteur de la relance économique; le parachèvement de l’intégration régionale et la construction du marché commun et enfin l’accélération de la mise en œuvre des projets intégrateurs.
S’agissant de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire, les affaires portées à l’examen de cette session sont relatives à l’harmonisation des titres et tarifs de séjour en zone CEMAC et la création de Brigades mixtes. «De même, la Commission de la CEMAC a initié l’étude sur le free roaming en zone CEMAC. Les Ministres sectoriels en charge des télécommunications se sont prononcés sur le projet de texte y afférent», a indiqué le président de la CEMAC.

A.N’K-K.