La traditionnelle cérémonie de présentation de vœux à Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville a eu lieu le mardi 31 décembre 2019 en la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville. La cérémonie s’est déroulée au cours de la célébration eucharistique en présence de Mgr Francisco Escalante Molina, nonce apostolique au Congo et au Gabon, de nombreux prêtres, religieux et religieuses, des membres du Bureau diocésain de l’apostolat des laïcs (BDAL), des membres des différents Conseils pastoraux paroissiaux et des présidents diocésains des mouvements d’apostolat et de spiritualité de l’archidiocèse de Brazzaville. Le mot du clergé a été lu par l’abbé Mesmin-Prosper Massengo, vicaire judiciaire de Brazzaville.

Le vicaire judicaire a dépeint un tableau qui a failli faire tâche d’huile au cours de ces derniers mois. «Il ne faut pas nous le cacher, notre archidiocèse de Brazzaville à cause de certaines attitudes curieuses, étonnantes et indescriptibles, se résumant en un transfert de blâme de certains d’entre nous qui ne s’assument pas, il est tout indiqué, au moment où une nouvelle année s’ouvre, de vous dire tout le bien que nous vous voulons et que nous vous souhaitons pour 2020», a-t-il affirmé.
A l’endroit de l’archevêque, l’abbé Mesmin-Prosper Massengo de dire: «à quelques années de votre retraite, soyez heureux d’avoir servi Dieu comme baptisé, comme prêtre et comme évêque depuis plus de 36 ans. Vous êtes à la tête de notre archidiocèse depuis 18 ans. Pendant cette période, vous avez ordonné 187 prêtres dont 40 religieux. Autrement dit, vous avez donné à l’archidiocèse de Brazzaville 147 prêtres diocésains, 14 nouvelles paroisses et d’autres en cours de création; l’assurance-maladie des prêtres est une réalité incontestable, la péréquation au niveau des intentions de messes nonobstant, parfois, notre inconstance est aussi au rendez-vous, et la prise en charge alimentaire des prêtres même ceux qui sont dans des milieux un peu défavorisés matériellement est indéniable; la formation à l’étranger comme à l’intérieur, avec la création de l’Ecole des sciences religieuses, sans ignorer l’agrandissement de notre patrimoine immobilier sont des éléments positifs à votre actif, etc.» L’orateur a espéré que 2020 sera une année trépidante, riche en événements heureux et prometteuse pour un archidiocèse renouvelé et capable d’affronter ses enjeux dans la sérénité, le sens de responsabilité et la maturité requise.
Dans sa réponse, Mgr Anatole Milandou a relevé: «Nous sommes heureux de vivre les dernières heures de cette journée pour remercier le Seigneur Dieu pour toutes les grâces et bénédictions reçues de lui cette année. Prêtres, religieux, religieuses et laïcs, sommes venus nous échanger les vœux. Merci, monsieur le vicaire judiciaire pour les vœux que vous venez de m’adresser au nom de toutes les composantes de notre communauté diocésaine. Je vous en suis bien reconnaissant. Permettez-moi de saluer votre présence et soyez assurés de mes sentiments de profonde gratitude. En retour, je souhaite à chacune et à chacun de vous qui vous êtes libérés pour cette célébration, tous mes vœux les plus sincères de santé, de paix, de bonheur et de prospérité. Après une année 2019, marquée, comme toutes les autres années par des hauts et des bas, par des événements heureux et malheureux, cette messe doit être pour nous tous un rendez-vous fraternel, un tournant fort, dans le renouveau de nos mentalités et de nos institutions. De tout cœur, j’aimerais que l’an 2020 soit une année de paix, comme souligné dans mon Message de Noël 2019. Un message que j’ose espérer, a été lu partout, et suscitera en chacun de vous, plusieurs élans de conversion et de détermination pour un meilleur avenir.»
«La révolution de Jésus Christ est une révolution pacifique.», a dit l’archevêque. Car, «il vient libérer l’humanité entière, avec des armes de vérité, de justice et de paix. Son idéologie est la doctrine de la non-violence, du respect de la dignité et de la vie humaine, du véritable amour fraternel: «aimez-vous les uns et les autres comme je vous ai aimés.» (Jean).

Evitons d’être des antichrists pour les autres
«Voici venue la dernière heure de cette année.», a poursuivi Mgr Milandou. «Saint Jean nous invite à nous garder des antichrists. Saint Jean définit d’abord ce qu’est un anti christ: il est un adversaire du Christ. Ensuite il identifie les ant christs: ils sont sortis de chez nous mais ils n’étaient pas des nôtres puisqu’ils égarent les chrétiens par leurs contre-vérités, par tous les messages discordants véhiculés dans les quartiers dans nos familles ne vivant plus dans la cohésion comme dans le passé, parce que plusieurs membres d’une même famille appartiennent à différents nouveaux mouvements religieux. Aujourd’hui, bishops, pasteurs, évangélistes, apôtres écument les quartiers et multiplient les Eglises. Mais nous-mêmes, gardons-nous d’être des anti christs pour les autres. Une mise en garde à prendre au sérieux, car plusieurs d’entre nous peuvent agir en véritables antichrists.»

Grégoire YENGO DIATSANA
(Ya Grey)