La Journée mondiale des droits des consommateurs est célébrée le 15 mars de chaque année, depuis 1983. Elle est l’occasion de rappeler que les consommateurs ont des droits et qu’ils peuvent les exercer. L’Observatoire congolais des droits des consommateurs a présenté, à cette occasion, son rapport de 2022 sur l’état de protection des droits des consommateurs congolais, à Brazzaville, en ne perdant pas de vue le thème retenu pour cette Journée: «L’autonomisation des consommateurs grâce à des transitions énergétiques propres». Mermans Babounga, secrétaire exécutif de cet Observatoire, a invité le Gouvernement à diligenter la procédure d’adoption de la loi portant protection du consommateur.

Le secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs, présentant le rapport, a dit que la protection du consommateur au Congo est diluée à l’intérieur de plusieurs textes sectoriels. Or, la spécificité de ce domaine exige une législation spéciale. «Un projet de loi a été initié par le Gouvernement en 2012, malheureusement, depuis plus de dix ans, ce projet n’a jamais fait l’objet d’un examen en Conseil des ministres», a-t-il déploré, soulignant la violation par les pouvoirs publics des droits des consommateurs congolais inhérents à l’accès aux services de base tels que le droit à une alimentation, à l’eau et à l’électricité, aux communications électroniques, aux services financiers, aux transports, à un environnement sain ainsi qu’aux services de santé.
Abordant le domaine de la santé, il a affirmé que malgré les efforts consentis par le Gouvernement dans la construction des infrastructures sanitaires, les défis liés à l’accès aux services de soins de qualité demeurent, à cause du non fonctionnement régulier des services d’appui au diagnostic des pathologies: laboratoire, service de radiologie et d’échographie, etc. Quant au droit d’accès à l’eau et à l’électricité, l’Observatoire a noté des irrégularités dans la fourniture de ces produits, suivant l’enquête réalisée auprès de certains abonnés. Une situation qui a occasionné une augmentation, a-t-il souligné, de plus de 200% de la facture d’eau pour les ménages vivant, en l’occurrence, dans les deux grandes villes du pays. A cela s’ajoute la non prise en compte des mesures de sauvegarde environnementale dans les travaux de réparation et d’extension du réseau entrepris par les deux opérateurs.
Les pénalités de retard de paiement adossées à chaque quittance, a-t-il poursuivi, relèvent d’une parafiscalité entretenue par la société Energie électrique du Congo. Aussi a-t-il exhorté l’opérateur concerné à les supprimer simplement. Embrayant sur la flambée des prix des denrées alimentaires, le texte rappelle que la lutte contre la vie chère exige une approche holistique qui passe par la consultation et le dialogue avec les parties prenantes dont les associations des consommateurs. «Nous regrettons que ces associations n’aient pas été associées lors du processus d’élaboration et de mise en œuvre du plan de résilience», a indiqué Mermans Babounga.
Des recommandations ont été formulées. Outre celle relative à l’adoption d’une loi sur la protection du consommateur, il a été demandé aux gouvernants d’appliquer l’arrêté sur le déblocage des prix et sur les circuits de distribution; de veiller à la transparence du marché et des prix; d’annuler toutes les menues taxes collectées dans les points de rupture de charge; de sensibiliser et d’éduquer le consommateur sur l’utilisation optimale …

Viclaire MALONGA