La Conférence des évêques de Côte d’Ivoire a rendu publique, le mardi 21 juillet 2020, à moins de trois mois de l’élection présidentielle dans le pays, sa lettre pastorale intitulée: «l’Eglise en Côte d’Ivoire au service de la réconciliation, la justice et de la paix». En présentant à la presse cette lettre pastorale, le 21 juillet dernier au siège de la Conférence des évêques de Côte d’Ivoire à Abidjan, le père Emmanuel Wohi Nin, secrétaire général de cette Conférence, a précisé qu’elle s’adresse aux fidèles, au clergé et aux hommes de bonne volonté. Pour les évêques, «seule une authentique réconciliation assumée dans la vérité et la justice apportera une paix durable à la société ivoirienne».

La communication de la conférence des évêques de Côte d’Ivoire, a indiqué le père Emmanuel Wohi Nin, est une invitation à «regarder ensemble et de façon objective la situation de crise que vit notre pays depuis de nombreuses années et ses conséquences qui marquent chacun, dans sa chair et dans son histoire».
Selon l’épiscopat ivoirien, cité par le père Emmanuel Wohi Nin, cette crise qui date de «plus de deux décennies et particulièrement en 2010» est du fait «de nos intérêts égoïstes et idéologiques, notre refus du bien commun, du dialogue et de la tolérance».
Cette lettre pastorale, dont le caractère spécifique vise la contribution de l’Eglise en Côte d’Ivoire à la réconciliation des fils et filles de ce pays, est un document de 78 pages, subdivisé en 3 grandes parties, à savoir: Une Eglise appelée à vivre la communion avec Dieu, les autres et la création; une Église-communion au service de la réconciliation, de la justice et de la paix; et l’engagement de tous pour la construction d’une société de paix.
Les évêques ivoiriens rappellent à tous que le fondement d’une vraie paix émane de notre communion sincère avec Dieu. «Etre homme, c’est participer à une expérience universelle, c’est participer à un projet qui nous dépasse et franchit les limites de notre propre existence», estiment-ils. A cela s’ajoute le fait que «c’est également partager un destin qui va au-delà de l’expérience de ma communauté, de mon peuple, de mon pays, de mon continent. Les hommes vivent dispersés dans le temps et dans l’espace. Mais Dieu le Père les a créés dans le Fils et les appelle en Lui, à un rassemblement universel».
Église-communion au service de la réconciliation, de la justice et de la paix
La mission de l’Eglise en Côte d’Ivoire, stipulent les évêques dans la deuxième partie de leur lettre, découle de celle du Christ Jésus: «Celle d’être sel de la terre et lumière du monde en toutes choses». Selon les évêques, la réconciliation, la justice et la paix se consolideront dans leur pays, entre autres moyens, par l’acceptation des différences et la connaissance mutuelle. Car indiquent-ils, àà. De ce fait, l’une des missions du Christ, dont ils sont les disciples, c’est de briser les frontières, «afin de faire de nous des artisans de paix et de bâtisseurs de fraternité au-delà des clans, des tribus, des ethnies, des régions, des religions, des générations, et des partis politiques».
Les évêques ivoiriens estiment que la construction d’une société de paix nécessite l’engagement de tous. Cela passe impérativement par la spiritualité de communion et pastorale dans une authentique réconciliation accomplie dans la vérité et la justice qui apportera une paix durable à la société ivoirienne. C’est donc à tous les fils et filles de la Côte d’Ivoire que les évêques lancent un appel, en vue de la construction et la consolidation de la paix. Car, disent-ils, en conclusion, «nous naissons les poings fermés. Il faut toute la vie pour apprendre à les ouvrir. A tous les niveaux et dans tous les secteurs, nous devons cultiver la rencontre, la tolérance, la vérité, la justice et l’équité».

(D’après Vatican. News)