Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso et les membres du Gouvernement ont marqué le premier pas. Ils ont répondu à la disposition constitutionnelle qui prescrit que: «Tout citoyen, élu ou nommé à une haute fonction publique, est tenue de déclarer son patrimoine lors de sa prise de fonction et à la cessation de celles-ci». C’était à l’occasion de l’audience spéciale solennelle de réception des déclarations de patrimoine des autorités, personnalités et tous agents de l’Etat soumis à l’obligation de déclaration de leurs patrimoines, organisée lundi 25 octobre dernier par la Cour suprême sous la direction de son premier président, Henri Bouka.

L’audience spéciale solennelle de la Cour suprême du 15 octobre a été essentiellement consacrée à la réception des déclarations des membres du Gouvernement.
La salle d’audience de la cour suprême était archicomble. Nombreux sont venus voir pour se rassurer. Le Premier ministre était le premier à déposer sa déclaration de patrimoine aux mains du premier président de la Cour suprême, puis ont suivi les ministres d’Etat ainsi que les autres membres du Gouvernement présents à la cérémonie.
Conformément à la loi, ces déclarations dont le Premier président de la Cour suprême a certifiées sur l’honneur le contenu, seront conservées dans un coffre au greffe de la cour suprême. «Cet évènement est un acte de responsabilité et un engagement à la sincérité, à l’humilité à la probité. Ceci conformément à l’article 55 de la Constitution du 25 octobre 2015», a indiqué le Premier ministre Anatole Collinet Makosso. Et de poursuivre «nous sommes aujourd’hui 25 octobre 2021, un beau cadeau d’anniversaire pour un grand hommage au peuple Congolais qui l’avait voté. Les membres du gouvernement qui m’ont accompagné ont voulu témoigner leur sens d’humilité, de sincérité et de probité au peuple congolais. Ils l’ont fait et nous espérons que toutes les autres autorités élues ou nommées à de très hautes fonctions vont emboîter le pas comme l’a fait lui-même le Premier président de la Cour suprême», a déclaré Anatole Collinet Makosso.
Le Premier président de la Cour suprême, Henri Bouka a rappelé que les dispositions de l’article 55 de la Constitution du 25 octobre 2015 auraient pu «rester lettre morte» si le Gouvernement n’avait soumis à la représentation nationale au sein du parlement qui l’a voté, un projet de texte devenu après promulgation, la loi n°4-2019 du 7 février 2019 relative à l’obligation de déclaration de patrimoine par les citoyens élus ou nommées à une haute Fonction publique «Le Rubicon venait ainsi d’être franchi et aujourd’hui à la faveur de cette audience spéciale de réception des déclarations de patrimoine des membres du Gouvernement, la République vit un fait majeur en matière de gouvernance, un fait majeur qui désormais marquera et impactera la vie publique nationale, vue à travers la délicate relation à vivre entre les cadres élevés à de hautes fonctions et la chose publique», s’est réjoui Henri Bouka.
Il a estimé que cette audience de la plus haute juridiction nationale de l’ordre unique des juridictions de la République manifeste également l’attachement d’un peuple et de ses gouvernants aux valeurs de l’Etat de droit tel qu’inscrit à l’article 1er de la Constitution.
«Aujourd’hui, par sa présence dans cette salle d’audience de la Cour suprême, le Gouvernement vient solennellement de démentir cette opinion pessimiste et la cour ne peut, à défaut de mieux, que l’en féliciter et lui en donner acte parce que, nous l’avons déjà dit, l’évènement dont nous sommes à la fois acteurs et témoins est un fait majeur et non un non-évènement comme aiment à le dire certains internautes, dans les réseaux sociaux», a indiqué Henri Bouka.
«Les notifications ont été, pour un grand nombre d’assujettis, faites de sorte qu’après cette première grande cuvée, d’autres assujettis se manifesteront, promptement, mais librement, le tout sous les peines édictées par l’article 12 de la loi n°4-2019 du 7 février 2019», a conclu Henri Bouka.
A noter qu’après les membres du Gouvernement le Premier président de la Cour suprême a lui également déposé sa déclaration de son patrimoine.

Pascal-AZAD DOKO