Face à l’évolution de la COVID-19, la Coordination nationale de gestion de la pandémie de COVID-19, s’est réunie pour la douzième fois le 5 novembre 2020 par visioconférence, sous l’autorité du président de la République, afin d’analyser la situation sanitaire du pays. Elle a, au cours de cette réunion, émis des inquiétudes face à la progression du nombre des cas de contaminés de la pandémie dans le Nord du pays et la circulation de la maladie dans quelques établissements scolaires. Le nombre des contaminés a dépassé la barre des trois mille; la coordination a formulé quelques recommandations.

Les Brazzavillois et les Ponténégrins se voient maintenir le couvre-feu à 23 heures

La Coordination nationale a reconnu que le pays a atteint le pic de la maladie en fin juillet 2020. «La montée en puissance de l’épidémie dans notre pays aura duré quatre mois», a-t-elle noté, tout en se satisfaisant du nombre croissant des personnes guéries. A la fin du mois d’octobre 2020, il n’y avait, plus que 407cas actifs de la COVID-19 dans le pays, dont 296 traités à domicile.
Globalement, les grandes tendances de l’épidémie, depuis son apparition en mars 2020, demeurent les mêmes. Les personnes se trouvant dans la tranche d’âge des 30-35 ans sont les plus contaminées (833 sur un total de 5.348). Les adultes de 25 à 60 ans ont été les plus contaminés (4.451 sur 5.348, soit 83,2%). Par contre, les personnes âgées de 75 ans et plus sont les moins contaminées (51 parmi les 5.348 cas positifs).
La mortalité est plus importante chez les personnes les plus âgées (10 décès sur les 51 cas positifs des plus de 75 ans), soit un taux de létalité de 20% pour cette catégorie de la population. Plus des deux-tiers (2/3) des personnes contaminées sont des hommes (3.830 hommes et garçons) contre 1.518 femmes et filles. Brazzaville demeure le principal foyer de contamination (3.402 cas positifs cumulés, soit 63,6% du total du pays). Pointe-Noire est le deuxième foyer, avec 1.485 cas positifs. Les deux principales villes du pays comptent en leur sein un peu plus de 91% des personnes ayant été contaminées.
La Coordination nationale se préoccupe de la situation dans la partie Nord du pays, qui compte 120 personnes contaminées sur 1.194 personnes testées en octobre. Tout comme de la circulation de la maladie dans quelques établissements scolaires. «Les tests-témoin, réalisés en fin du mois d’octobre à Pointe-Noire, ont fait apparaitre 14 cas de contamination parmi 312 élèves testés, soit un taux de positivité de 4,5%», a-t-elle fait savoir.
Pour elle, la situation globale reste grave. «Nous ne sommes pas à l’abri d’un rebond de l’épidémie», avertit la Coordination, tout en déplorant un relâchement dans le respect des mesures barrières.
Suite à la progression inquiétante du nombre des cas de contaminés, la Coordination nationale a recommandé les mesures suivantes: la prorogation de l’état d’urgence sanitaire pour une nouvelle période de vingt jours, à compter du 6 novembre 2020; le maintien du couvre-feu à Brazzaville et à Pointe-Noire, de 23 heures à 5 heures; la poursuite et l’intensification des campagnes de sensibilisation et de prévention pour éviter un éventuel rebond de l’épidémie; le port obligatoire et conforme du masque de protection individuelle; l’observation de toutes les mesures barrières; le maintien des contrôles exercés par la Force publique et par les dirigeants de toutes les structures accueillant du public, portant sur le port obligatoire du masque et sur la distanciation physique; l’interdiction de tout rassemblement de plus de cinquante personnes dans les lieux publics et privés, à l’exception des marchés domaniaux et de la participation à une activité autorisée dans le cadre du déconfinement, respectant les mesures barrières; la limitation à cinq jours (lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi) l’ouverture des marchés domaniaux à Brazzaville et à Pointe-Noire; la limitation à la stricte intimité de la célébration de tous les événements familiaux dans le respect de toutes les mesures de prévention; le maintien de la fermeture des boites de nuit et autres lieux de détente; de faire exercer les contrôles sanitaires et ceux de la force publique à l’entrée et à la sortie de toutes les villes du pays; la présentation à la frontière d’un test PCR négatif pour tous les passagers au départ du Congo, à l’exception des enfants de moins de onze (11) ans et d’un test PCR négatif de moins de 72 heures pour tous les passagers arrivant au Congo, à l’exception des enfants de moins de onze (11) ans; l’interdiction des promenades en groupe de plus de trois personnes sur les voies et espaces publics, notamment la corniche et les alentours des stades de Brazzaville ainsi que les bords de l’Océan atlantique à Pointe-Noire et dans le Kouilou; l’interdiction d’installer sur la voie et les espaces publics des chapiteaux destinés à accueillir des personnes; de limiter à dix le nombre des membres d’une famille appelés à participer à la levée du corps à la morgue d’un parent décédé, en voie d’inhumation; d’interdire le retrait des dépouilles mortelles des morgues municipales en vue de leur exposition en ville; de faire limiter le nombre de corps à inhumer par jour.

L’état d’urgence sanitaire prorogé pour la douzième fois

Face à la progression de la pandémie de COVID-19, les deux chambres du Parlement ont procédé le 6 novembre dernier à la prorogation de l’état d’urgence sanitaire en République du Congo, pour une période de vingt jours supplémentaires, conformément à la Constitution.
Cette prorogation intervient après avis du Comité des experts et au terme de l’évolution des mesures prises par le Gouvernement devant l’avancée de la COVID-19.
Pour cela, une nouvelle prorogation de l’état d’urgence sanitaire en vigueur et qui arrivait à terme le 6 novembre 2020, a été jugée indispensable.
La crise liée à la pandémie de COVID-19 est encore loin d’être totalement éradiquée dans le pays. Pour continuer à lutter contre la maladie, le chef de l’Etat a sollicité du Parlement l’autorisation de proroger pour la douzième fois l’état d’urgence de vingt jours, déclaré le 30 mars dernier.

Cyr Armel
YABBAT-NGO