Nommé par décret présidentiel, le Directeur Général du CHU-B, Sylvain Villiard, de nationalité Canadienne, vient d’être retiré par une déclaration verbale de Mme Jacqueline Lydia Mikolo, ministre en charge de la Santé, le 1er septembre 2020, à l’occasion de l’ouverture des ateliers sur l’optimisation des consultations externes au CHU-B. Celle-ci montre à la population congolaise son insubordination à l’institution Présidence de la République.
Elle se propose même de désigner un autre Directeur Général de nationalité Canadienne, cette fois ci un médecin qui viendra poursuivre l’œuvre de sabotage du CHU-B, comme le premier cité.
Contrairement aux éloges hypocrites prononcés à l’endroit de Monsieur Sylvain Villiard, nous informons solennellement les populations et usagers du CHU-B en général, les travailleurs du CHU-B bien avertis en particulier, que cette déclaration de Madame Jacqueline Lydia Mikolo et du professeur Richard Bileckot est un aveu d’échec de leur plan machiavélique de détruire le plus grand hôpital du Congo pour leur enrichissement personnel et illicite.
En effet, non seulement que monsieur Sylvain Villiard n’a rien débroussaillé, comme le déclare Madame la ministre en charge de la Santé, car toute les tâches sont bel et bien consignées dans les recommandations des audits faits et produits par des cadres Congolais du CHU-B qui sont géniteurs du projet du prêt de douze (12) milliards de la BDEAC. Mais surtout, le contrat signé avec l’organisation non-gouvernementale Unité de Santé Internationale (USI) ne prévoit pas un changement de Directeur Général du CHU-B à sa guise.
Les preuves de l’échec de la pratique de ce contrat sont irréfutables. Ces prestataires ont excellé dans l’attribution des marchés de gré à gré à certains cadres du ministère de la Santé, foulant au pied les recommandations des audits et la réglementation en vigueur. La nomination d’un nouveau prestataire expatrié n’a pour seul objectif que la gestion des six (06) milliards en cours de décaissement par la BDEAC, afin de le manipuler dans le choix des fournisseurs qu’ils sont eux-mêmes, cadres du cabinet de la ministre en charge de la Santé.
Toute la cabale organisée dans les médias par le professeur Richard Bileckot et madame Jacqueline Lydia Mikolo n’est qu’une fuite en avant.
Sur le plan institutionnel et du cadre juridique, aucune avancée significative n’est à noter à ce jour. Le cadre juridique du CHU-B datant de l’année 1988, devenu obsolète, n’a guère évolué.
Pendant ce temps, Madame la ministre et Monsieur Bileckot s’évertuent à démontrer des inepties, des mensonges qui sont loin de l’état et de la réalité actuel du CHU-B.
A ce jour, il sied de souligner que tout le plateau technique du CHU-B est obsolète.
Pour exemple:
-Scanner à l’arrêt depuis plus de 02 ans ;
-IRM à l’arrêt depuis plus de 03 ans ;
-Cobaltothérapie à l’arrêt depuis plus de 05 ans ;
-Aucun fauteuil dentaire ni radio panoramique ne fonctionne, paralysant les consultations externes dans ce secteur;
-Les appareils de consultations d’ophtalmologie, d’ORL et de réadaptation physique à l’arrêt complet à ce jour. Pendant qu’à l’arrivée de Monsieur Sylvain Villiard, expert canadien, une bonne partie de ces équipements fonctionnait encore.
Ce sont là pourtant les vraies sources des 80% des recettes du CHU-B.
Ajouter à cela, le manque d’eau potable et tous les groupes électrogènes de secours en panne.
Alors qu’en l’an 2019, six (06) milliards, soit quatre trimestres de subvention, de fonctionnement et d’équilibre du CHU-B ont été bel et bien décaissés par le Trésor Public au profit du CHU-B sans un seul résultat probant: ni réparation, ni achat d’appareil neuf, tandis que sur le marché des équipements sus cités:
-Un scanner coûte moins de 400.000.000 de franc CFA ;
-Un fauteuil dentaire moins de 50.000.000 de franc CFA, etc. ;
-La subvention décaissée en 2019 (06 six milliards) aurait pu faire acquérir pour le fonctionnement du CHU-B au moins une partie de ces équipements ;
A chaque virement du montant de la prise en charge de l’équipe canadienne, soit un milliard cinq cent quatre-vingt-sept millions neuf cent treize mille six cent franc CFA (1.587.913.600 F. CFA), des fonds spéciaux d’appui à la relance du fonctionnement du CHU-B (pharmacie, laboratoire et imagerie médicale), pour un montant de près de six cent (600) millions restent bloqués au Canada et aucune relance de ces services n’a été assurée. Nous exigeons le rapatriement de ces fonds.
Cela prouve l’inefficacité de cette équipe de prestataire de L’USI.
En créant le CHU-B, le Président de la République avait pour seul souci d’offrir aux Congolais les soins de qualité et de haut niveau. C’est ainsi que le CHU-B est placé au sommet de la pyramide sanitaire du Congo. C’est-à-dire que cet hôpital devrait être géré dans la droite ligne de l’idéal de la vision sociale du Chef de l’Etat.
La gestion du CHU-B ne pourrait être de ce point de vue néo libérale calquée sur la gestion d’une entreprise quelconque, productrice des biens matériels.
Dans ce contrat, il est clairement stipulé que ces prestataires n’ont aucune obligation de résultat vis-à-vis du Gouvernement congolais, pendant qu’à travers le monde, la GAR (Gestion axée sur le résultat) est devenue une principale préoccupation des gestionnaires.
Vu ce qui précède, tenant compte des difficultés réelles des travailleurs, qui, à ce jour, totalisent 5 mois de salaires impayés et de l’incompétence des prestataires de l’USI du Canada, non seulement par manque de financement, mais qui n’ont aucune expérience de la gestion hospitalière, ces prestataires, prévud pour être cinq en permanence au CHU-B, brillent par une absence notoire au CHU-B et ont obtenu par anticipation le paiement de cent vingt (120) mois de leur salaire contractuel. A ce jour, un seul prestataire de l’USI est présent au CHU-B, tous étant repartis au Canada.
Nous rejetons la nomination d’un nouveau Directeur Général de l’USI et exigeons la congolisation de ce poste.
Ce contrat ne redressera jamais le CHU-B, d’où, sa résiliation est un impératif.
Nous réitérons la déclaration de l’intersyndicale du 15 juillet 2020 et le communiqué du 30 juillet
Pour l’intersyndicale

Albert NGATSE (SYNAMEC)
Victor Bienvenu KOUAMA (FESYTRAS-CSC)
François ONDELE GAKOSSO (CSTC)