Le deuxième arrondissement de Brazzaville, Bacongo, s’est réveillé dimanche 19 mai 2024 à 5h du matin sous les détonations d’obus qui ont fait très peur et rappelé subitement un passé récent. Des obus ont explosé dans deux quartiers de cet arrondissement. Les éclats d’obus ont éventré des habitations situées respectivement rue Moll, rue Archambault, rue Alexandrie, rue Antonetti et rue Béranger, dans le périmètre du temple de l’Eglise évangélique et des logements modernes entre l’avenue des Trois francs et la Corniche. Dieu merci, aucune perte humaine n’a été enregistrée. Mais on signale notamment un blessé transporté à l’hôpital central des armées Pierre Mobengo. Les habitants de Bacongo ont fini par savoir ce qui se passait, à travers RFI (Radio France internationale) et les réseaux sociaux. Ces obus étaient partis de Kinshasa, la ville voisine de l’autre côté du fleuve Congo attaquée par des assaillants lourdement armés. Ces derniers ont ciblé la résidence de Vital Kamerhé, l’un des proches alliés du président Tshisekedi. Le palais de la Nation a été aussi leur cible. Mais l’armée gouvernementale les a stoppés et pourchassés. Depuis, ce que l’on appelle, à Kinshasa, «tentative de déstabilisation des institutions de la République» ou «coup d’Etat étouffé» est diversement commentée. Toute la journée de ce dimanche-là, à Bac City (Bacongo), les gens ont suivi avec beaucoup d’attention ce qui s’y passait.
