Comme sous d’autres cieux, des milliers d’enfants au Congo ne sont pas écoutés au mépris de la loi portant protection de l’enfant en République du Congo et de la Convention des droits de l’enfant, voire de leurs besoins et de leur santé psychologique. Pour améliorer la situation dans le pays, le REIPER estime réaliste de miser sur la défense des droits de l’enfant, en les promouvant et en sensibilisant autour.

Ayant constaté lors de sa dernière réunion que l’enfant n’est pas toujours entendu aussi bien dans la famille, à l’école que dans les centres d’accueil et même au niveau du Gouvernement, le Comité de pilotage (COPIL) du projet ADAPAEV, financé par l’Union Européenne, avait résolu de mettre en relief deux droits de l’enfant: le droit d’être entendu et le droit d’être traité sur un même pied d’égalité.
Commencée l’an passé sur le thème ‘’Etre traité sur un même pied d’égalité’’, la sensibilisation des enfants à leurs droits, sous l’égide du REIPER, s’est poursuivie cette année. Des enfants ont été sensibilisés au ‘’droit d’être entendu’’ pour leur plein épanouissement samedi 25 janvier, au siège de l’association AEED, à Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville. Ils étaient 30 au total, venus de huit structures membres du REIPER.
Après avoir été édifiés suivant une approche pédagogique adaptée à leur âge, par Ludovic Boté Lingouma, principal animateur de cette journée de sensibilisation, sur le thème: «Droit d’être entendu: les opinions des enfants doivent être écoutées», les marmots ont été répartis en deux groupes pour restituer sous forme des dessins leur compréhension du thème. Résultat: des dessins bien coloriés parfois amusants traduisant bien le thème qui ont surpris plus d’un encadreur. Ils ont été éclatés ensuite en plusieurs petits groupes où ils ont assimilé quelques attitudes et comportements des parents et responsables contraires à l’esprit d’écoute qu’ils ont présenté sous forme de saynètes, mettant en exergue le non-respect du droit à l’expression dans leurs différents milieux de vie: la famille, l’école, le centre d’accueil et d’hébergement, en dénonçant l’autoritarisme dont ils sont victimes chaque fois qu’ils veulent opiner sur leurs besoins, leurs attentes, leurs choix, leurs goûts vestimentaire et alimentaire. Tout comme certaines déviances comme l’inceste souventefois étouffé dans nombre de familles pour diverses raisons et pesanteurs sociologiques. Des attitudes et comportements qui empêchent le plein épanouissement de l’enfant.

Ecouter les enfants et assurer leur participation.
Les enfants et les adolescents sont des citoyens pleins de ressources, capables de contribuer à l’avènement d’un avenir meilleur pour tous. Leur droit d’expression et de participation à toutes les questions qui les touchent doit être respecté, compte tenu de leur âge et de leur maturité d’esprit. «L’enfant capable de discernement a le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant. Ses opinions sont prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité. A cet effet, il a la possibilité d’être entendu dans toute procédure judiciaire et administrative l’intéressant, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un représentant ou d’un établissement approprié», dispose l’article 30 de la loi n°4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo. Priorité donc doit être donnée à l’enfant dans toutes les actions les concernant, entendu que ‘’l’intérêt supérieur de l’enfant doit toujours être la principale considération’’.
«Les investissements en faveur des enfants et le respect de leur droit sont parmi les moyens les plus efficaces d’éliminer la pauvreté», affirmaient dans leur déclaration les dirigeants du monde entier lors du sommet mondial pour les enfants le 10 mai 2002, en lançant un appel urgent à la communauté internationale pour qu’un avenir meilleur soit offert à chaque enfant.

Viclaire MALONGA