Le Congo dispose désormais d’un cadre national de l’économie informelle 2024-2033. Sa validation a eu lieu lors d’un atelier tenu le 25 janvier 2024 à Brazzaville. C’était sous les auspices de la ministre de la Promotion de la femme, de l’intégration de la femme au développement et de l’économie informelle Ines Nefer Bertille Ingani Voumbo Yalo, en présence de la représentante du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Congo Mme Adama Dian Barry.

Au Congo, comme dans la plupart des pays en développement, le poids grandissant de l’économie informelle dans l’économie, notamment au niveau de l’emploi impose de l’inscrire dans les priorités du Gouvernement en matière de développement. Raison pour laquelle le gouvernement a procédé à la mise sur pied d’une politique nationale de l’économie informelle (PNEIC). Ce document est l’une des conclusions des assises nationales de l’économie informelle organisées en février 2023.

Pour la ministre Ingani, la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle est un défi. Elle trouve ses fondements dans les conventions et recommandations de l’Organisation internationale du travail (OIT), notamment la recommandation 204 sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle et l’agenda du travail décent.

Au regard de nombreux défis à relever, la PNEIC permettra d’une part de s’imprégner des problèmes qui minent ce secteur et de rendre plus visibles les conditions inégalitaires des acteurs de l’économie informelle dans les rapports sociaux. Elle se veut une plateforme d’apprentissage pour ses acteurs en leur donnant la possibilité de mesurer les opportunités ainsi que les conséquences en matière d’organisation des travailleurs de l’économie informelle. «Ce document de politique se présente comme un cadre d’orientation et de référence pour les acteurs de ce secteur. Il est un outil de plaidoyer et de sensibilisation pour la participation des acteurs au dialogue social et aidera le Gouvernement dans l’élaboration des programmes et actions de développement. Aussi permettra-t-il la mise en place des mécanismes de protection sociale adaptés aux acteurs de l’économie informelle, le développement des mesures incitatives pouvant favoriser des initiatives collectives d’amélioration de leurs conditions de vie et de travail… », a dit la ministre de l’économie informelle, à l’ouverture de l’atelier.

La PNEIC un dispositif important pour le secteur informel, sa mise en œuvre a nécessité une forte mobilisation des acteurs dont le système des Nations unies, à travers le PNUD. Pour sa représentante au Congo, promouvoir le développement durable signifie prendre en compte l’économie informelle. «L’intérêt pour le PNUD d’accompagner ce processus d’élaboration de la politique nationale de l’économie informelle est lié d’une part à l’ambition de sortir plusieurs congolaises et congolais notamment des jeunes de la pauvreté et de réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, et d’autre part à contribuer de façon significative à la croissance inclusive, résiliente et durable, objectif principal du Plan national de développement (2022-2026)», a dit Mme Adama D. Barry.

Au Congo, l’emploi informel reste dominant. Selon le recensement général des entreprises réalisé par l’institut national de la statistique, plus de 93,4% des effectifs des unités économiques recensées, soit 9 entreprises sur 10 évoluent dans le secteur informel, ce qui signifie généralement qu’ils n’ont aucune protection sociale, ils jouissent de moins de droits au travail et ils ont moins de possibilités d’améliorer leurs compétences.

D’où ce document de politique nationale qui aidera à l’élaboration des solutions pertinentes, adéquates et durables en vue de la transformation de l’économie informelle, a souligné la ministre de la Promotion de la femme.

E.M.-O.