A l’issue des travaux de la deuxième édition des Assises nationales de l’entrepreneuriat au Congo (ANEC), tenue du 16 au 17 juillet 2020, Yvonne Adelaïde Mougany, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel (PMEA-SI) a fait le point des deux assises, et en a tiré les leçons. Elle était assistée de Léon Juste Ibombo, ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique et de Paul Obambi, président de la chambre de commerce.

La ministre des Petites et moyennes entreprises a souligné qu’il avait été demandé par les participants la mise en place des mécanismes du dispositif devant permettre d’accompagner les porteurs de projets, ceux qui voulaient entreprendre et ceux qui avaient des entreprises, mais rencontraient des difficultés. «Nous avons mis en place l’écosystème d’appui à l’entreprenariat avec un certain nombre de structures en prenant par exemple l’Agence congolaise pour la création des entreprises (ACPCE). Cette agence a été mise en place pour faciliter ou pour améliorer également le climat des affaires parce qu’il est entendu au niveau du Congo, que créer une entreprise c’est suivre un parcours de combattant. Ce qui a été mis en place aujourd’hui permet en 48h de créer son entreprise. Nous avons vu comment, dans le secteur informel, il y a des acteurs qui interviennent en tant que sous-traitants de manière désorganisée et nous avons pu créer la bourse de sous-traitance et de partenariat d’entreprises pour donner une place de fond au contenu local», a-t-elle déclaré.
La mise en place de l’ACPCE, a ajouté la ministre des PMEA-SI, devrait faire prendre conscience au Gouvernement et aux acteurs eux-mêmes. «Au niveau de cette agence, on constate une effervescence dans la création d’entreprises, de plus en plus des jeunes qui veulent entreprendre. Le Fonds d’impulsion de garantie et d’accompagnement (FIGA) pour apporter des questions récurrentes d’accès au financement a été créé par la loi. Les statuts sont là. Il ne reste qu’à procéder à la nomination du directeur général. La cartographie du secteur informel a été réalisée. Celle-ci a démontré la force et la place de l’informel dans l’économie nationale», a dit la ministre en substance.
Comment sera le secteur informel en 10 ans ? Mme Yvonne Adelaïde Mougany a indiqué qu’avant la COVID, ce secteur occupait une place de choix, mais la COVID ne lui a pas fait perdre son importance. Pendant cette période, le secteur informel a continué à fonctionner et à nourrir la population. «Il a y eu des besoins énormes. La cartographie a pris en compte les acteurs qui opèrent dans un espace organisé. 76. 000 acteurs ont été sélectionnés et 42 mille unités ont été prises. Il faut emmener ces acteurs dans les secteurs structurés, mais le secteur informel ne disparaîtra pas, car, les grandes entreprises utilisent ce secteur pour fonctionner. Si on arrive à aller à la formalisation, le poids du Produit intérieur brut (PIB) va changer. En termes de chiffre d’affaires, le secteur informel en 2018 a généré plus de 3000 milliards de FCFA», a-t-elle précisé.
Pour le ministre Léon Juste Ibombo, le Gouvernement travaille à faire voter une loi sur les statuts des start-ups. Lors de la deuxième édition de l’ANEC, une application nommée Web Conférence a été installée pour permettre aux jeunes de suivre ces assises. «Le rôle du Gouvernement, c’est de faire en sorte qu’il y ait beaucoup plus d’attractivité à travers la mise en place du Fonds sur les statuts des start-ups pour accompagner les jeunes. Il faudrait aménager tout un écosystème qui permettra à ces jeunes d’entreprendre», a-t-il dit.
Paul Obambi de son côté a fait savoir: «faire partie du secteur informel, n’est pas péjoratif. Près de 62% des membres sont des entreprises individuelles, près de 30% sont des établissements. Le Secteur informel est très important dans l’économie».

Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA