Le Grand séminaire de théologie Cardinal Emile Biayenda a célébré samedi 15 avril 2023 la traditionnelle fête patronale, 46 ans depuis la naissance au ciel du premier cardinal congolais. Cette célébration couplée à la collation des ministères institués d’acolytat et de lectorat, a eu lieu à la grotte mariale et a été présidée par Mgr Gélase Armel Kema, évêque de Ouesso, et ancien membre du corps professoral de ce grand sémiinaire. Au cours de cette messe animée par la chorale des grands séminaristes, soixante-huit séminaristes ont été admis au lectorat et à l’acolytat.

Autour de l’évêque, il y avait de nombreux prêtres, parmi lesquels, le père Barthel Christel Ganao, les abbés Christophe Maboungou, Brice Armand Ibombo, Roland Fabrice Nzebelet Mampouya, etc., respectivement recteurs des deux grands séminaires (théologat et philosophât), secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo (CEC, ), vicaire épiscopal chargé des vocations et des séminaires. Dans la foule rassemblée dans les jardins du grand séminaire, des parents, amis et connaissances des promus, etc.
Au début de la messe, le recteur du séminaire de théologie a prononcé le mot de bienvenue à l’évêque et à tous ses confrères ainsi qu’aux parents des séminaristes en leur témoignant la gratitude de toute la communauté.

Les néo lecteurs
Les néo lecteurs

Outre les deux moments forts que sont la liturgie de la parole et la liturgie de l’eucharistie, la messe a été marquée particulièrement par d’autres moments forts.
Après la proclamation de l’évangile selon saint Marc 16, 9-15, dans son homélie, l’évêque a souligné: «Tout ministère tire son origine en Dieu et a pour finalité le Bien du Peuple de Dieu». Il a invité les participants à la messe, particulièrement les séminaristes à observer deux principes qui fondent les ministères. L’origine des ministères et la finalité des dons dans l’Eglise comme corps de Dieu, temple de l’esprit et famille de Dieu qui font partie des Saintes écritures: «En lui, vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en esprit». «Au commencement de tout ministère, il y a la communauté et il tire son fondement en Dieu. Il y a diversité des ministères, mais c’est le même Seigneur qui agit partout. Les ministères ne sont pas des promotions, l’importance est que cette communauté missionnaire soit porteuse de l’évangile. Le lecteur est un disciple du Seigneur par la connaissance de la Parole de Dieu. Il doit la vivre, la méditer assidûment, la proclamer et la lire au cours des assemblées liturgiques. L’acolyte aide le diacre à proclamer la Parole de Dieu, aide le clergé dans le service de l’autel».
Après l’homélie, la collation des ministères institués de lectorat et d’acolytat a eu lieu. 68 séminaristes ont reçu différents ministères, dont 38 étudiants de la deuxième année de théologie ont été institués lecteurs et 30 de la troisième année ont reçu l’acolytat. Tout à tour, les néo-lecteurs tous en soutanes beiges ont reçu le lectionnaire des mains de l’évêque, les néo-acolytes pour leur part, tous vêtus de soutanes noires ont posé leurs mains sur la patène et le calice après porrection de l’évêque. Par ces gestes, les néo-lecteurs sont devenus officiellement habilités à proclamer la Parole de Dieu, excepté l’évangile et les néo-acolytes autorisés à animer la prière communautaire et distribuer la sainte eucharistie en qualité de ministres extraordinaires.
Avant la bénédiction finale, trois allocutions ont été prononcées. La première a été le mot du préfet de la culture du Grand séminaire de théologie. Il a présenté le Magazine du Grand séminaire de théologie intitulé: «140 ans d’évangélisation de l’Eglise du Congo-Brazzaville. Quel bilan faire?». L’orateur a souligné: «140 ans déjà, c’est le temps de faire un bilan de parcours, et d’envisager l’avenir de l’Evangélisation de notre pays, le Grand séminaire de théologie voudrait aider l’Église à regarder non seulement ses rapports avec la société congolaise qu’elle évangélise, mais aussi à se regarder elle-même; dans son organisation et dans sa façon d’être».
Après lui, l’abbé Barthel Christel Ganao a saisi cette opportunité pour exprimer sa gratitude à l’évêque et aux prêtres pour leur présence, aux professeurs externes et internes, aux parents des séminaristes, aux ouvriers, aux séminaristes pour le sens de la responsabilité. «Nous avons accueilli cette année 132 séminaristes venant des diocèses du Congo et du Gabon. Depuis plus de six ans, nous recevons les séminaristes qui nous viennent de Libreville, Franceville, Mouila et du vicariat apostolique de Makokou au Gabon. Ensemble avec eux, nous construisons cette Eglise, famille de Dieu. Nous sommes heureux d’accueillir aussi les religieux trinitaires, étudiants dans notre séminaire. Nous voulons saisir l’occasion de cette fête patronale pour célébrer la collation des ministères institués de Lectorat de 38 séminaristes de la 2è année de théologie, et de l’acolytat de 30 séminaristes de la 3è année. Il s’agit d’une étape importante dans le cheminement vers le sacerdoce ministériel» a déclaré le recteur du théologât en remerciant Mgr Gélase Armel Kema qui a bien voulu présider cette eucharistie et l’ensemble des évêques du Congo pour leur sollicitude paternelle et pour leur confiance renouvelée.
Le mot conclusif de l’évêque célébrant a fait office de dernier moment. Le prélat a martelé sur la participation active des chrétiens pour l’émergence de l’Eglise commune.

Aperçu historique du Grand séminaire Cardinal Emile Biayenda
Il est important de préciser que le Grand Séminaire est situé en République du Congo, précisément dans l’archidiocèse de Brazzaville. En effet, le Grand Séminaire est une maison de formation de futurs prêtres de l’Eglise catholique du Congo. Pour la petite histoire, le séminaire est issu du Séminaire inter vicarial de Libreville, au Gabon (1931). Transféré à Brazzaville en 1947 sous l’appellation de Grand séminaire régional François Liberman, celui-ci appartenait aux pays de l’Afrique Centrale, à l’exception du Cameroun.
Cependant, il est devenu Grand Séminaire Cardinal Emile Biayenda avec les deux cycles de philosophie et de théologie en 1979 après la mort du Vénérable Cardinal Emile Biayenda en 1977. En 1983, il est devenu séminaire national, sous la responsabilité directe de la Conférence épiscopale du Congo et de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Ainsi, cette institution s’emploie principalement à la formation des séminaristes pour l’annonce de l’Evangile. Cette noble mission s’inscrit profondément dans les paroles du prophète Jérémie «Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur». (Jr 3, 15)
Depuis le 3 septembre 2020, le séminaire a, à sa tête, l’abbé Barthel Christel Ganao, accompagné d’une équipe de prêtres formateurs. Pour le compte de l’année 2022-2023, l’institution compte 132 grands séminaristes, de la première à la quatrième année de théologie. Force est de souligner que le Grand séminaire de théologie est situé sur le même site que le Grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha.

Pascal BIOZI KIMINOU et
Mick SOUNGA, Etudiant en 1ère année de Théologie