L’ambassade de France au Congo a organisé, samedi 24 février 2024, à l’Institut français du Congo, à Brazzaville, une conférence-débat sur la guerre russo-ukrainienne, qui est entrée dans sa troisième année. La date du 24 février est celle du déclenchement de cette guerre, il y a deux ans déjà. Ce déchirement du monde ne peut pas seulement concerner le Congo en spectateur.

Le débat placé sous la supervision de l’ambassadeure de France au Congo, Mme Claire Bodonyi, a été animé par un groupe de chercheurs, en l’occurrence Mermans Babounga Ngondo, secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs ; Didier Ngalebaye, maître de conférence de philosophie à l’université Marien Ngouabi; Joachim Goma Thethet, Pr titulaire d’histoire contemporaine et Stéven Modeste Yombi, Dr en droit et doctorant en philosophie, sous la modération de Albert Mianzoukouta, directeur de publication du Journal La Semaine Africaine.
Le débat a porté essentiellement sur les causes, les conséquences et les mesures de solutions ; comment entrevoir la voie de sortie. La projection du film sur l’évolution de l’histoire de l’Ukraine, à travers les siècles, a été le premier élément déclencheur du débat. Les leçons tirées de ce film ont montré que le peuple ukrainien mène des mouvements tous les temps pour la recherche de son identité jusqu’en 1991. La volonté de ce peuple a été de créer une nation ukrainienne, en s’appuyant sur ses partenaires extérieurs. Actuellement, ce pays tient à se rattacher à l’Union européenne. Les panélistes n’ont pas hésité de dire que la guerre de l’Ukraine est une guerre mondiale. La paix a volé en éclats. Le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui est le gardien de la paix dans le monde, n’arrive pas à arrêter la guerre Ukraine-Russie. Pourtant, c’est le cadre de référence qui régit la société internationale d’aujourd’hui.
Les effets de ce conflit se répercutent aussi au Congo. Depuis 2020, il y a une tendance inflationniste qui commençait à se manifester dans les différents marchés du pays. A ce sujet, malgré les alertes adressées par la société civile au Gouvernement, les réponses n’ont pas été adéquates. Avec l’éclatement de la guerre au mois de février, les prix des produits alimentaires ont connu une augmentation. Ainsi, le Gouvernement s’est doté d’un plan de résilience quelques mois plus tard, le 27 juin 2022.
A la fin du débat, Mme Claire Bodonyi a souligné que «Ce débat concerne le monde entier. Il n’y a pas une guerre qui soit entre deux parties, il y a forcément des alliés aux uns et aux autres, les alliés ouverts et les alliés fermés. On a évoqué les intérêts économiques de l’Occident et de la Chine. La Russie devient son client principal et exclusif puisque la Russie ne peut pas s’ouvrir sur tous les marchés comme elle avait l’habitude de le faire».

Philippe BANZ