Depuis novembre, il pleut abondamment à Brazzaville et ses environs. Plusieurs quartiers sont victimes d’inondations. Des infrastructures routières et des habitations précaires ne résistent pas aux eaux en furie. De nombreux dégâts ont été signalés. Et comme si cela ne suffisait pas d’avoir affaire à des pluies, celle qui est tombée dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 janvier dernier a occasionné la mort d’une personne à Talangaï, le sixième arrondissement de la capitale, au quartier Jacques Opangault.

Les eaux ont emporté sa maison, un studio dans une parcelle où l’infortuné vivait seul. Il n’a pas pu se dégager certainement, et c’est sa main qui a signalé rapidement aux voisins sa présence sous les décombres au lever du jour.

Des sinistrés à Talangaï et Mfilou
A Ngamakosso, un autre quartier de Talangaï, des éboulements importants ont été enregistrés. Les images diffusées sur Télé-Congo offrent un spectacle extraordinairement désolant et triste: dégradation des collines, inondation et maisons engorgées de sable ou cassées, occupants bloqués à l’intérieur, pièces administratives et diplômes détruits, ustensiles de cuisine et autres objets balayés, etc. Certains habitants qui ont tout perdu, n’ont juste eu que le temps de se sauver. Nombreux n’ont plus d’abri.
C’est le même phénomène qui défraye la chronique à Mfilou, le septième arrondissement, où a fini par chuter le pylône de la société Energie électrique du Congo (E2C) du quartier Sadelmi. La dégradation de l’avenue Ngamaba se poursuit. A l’intersection avec la rue Mankoussou, au niveau de la boulangerie Mouhoumi, les véhicules ne passent plus que d’un côté. Bientôt la route va se couper tout simplement en deux.

D’impressionnants ravinements sur la corniche et la route de Mahité
Mais le plus spectaculaire reste sans doute la destruction partielle d’un tronçon de la corniche, entre la mairie et le ministère de la Défense, et l’impressionnant ravinement visible à trois endroits sur la route de Mahité qui va du rond-point La Frontière, en parallèle avec le chemin de fer, dont les travaux de réhabilitation lancés tambour battant à la faveur de la municipalisation accélérée, sont arrêtés.
Une grande partie du trottoir de la Corniche s’est effondrée, entraînant parapets et lampadaires. La circulation automobile est suspendue sur ce tronçon. A Mahité, les trottoirs sont rongés en dessous par l’action des eaux. Les piétons et les motocyclistes ne passent plus qu’avec peine. Faute d’intervention rapide, c’est tout l’ouvrage qui se retrouvera bientôt suspendu dans le vide.
Le chemin de fer enregistre aussi des dégâts. Près du siège de l’AOGC, vers le passage à niveau de la rue Mbochi à Moungali, le sol s’est effondré et les rails se sont retrouvés en suspens sur un rayon d’environ 1 mètre. Les services habilités ont paré au plus pressé pour éviter le pire en cas de passage d’un train.
Brazzaville n’est pas seule à payer un tribut à la pluie. A Kielé Ténard (ex-Simon), une localité du Pool, sur le Chemin de fer, un train a été retardé à cause du ruissellement des eaux ayant endommagé les remblais et ballast de la voie.
Aux abords du ruisseau La Tsiémé, à la lisière de Talangaï et Ouenzé (l’arrondissement 5), les riverains souffrent de la traditionnelle invasion des eaux lorsque ce ruisseau sort de son lit. A l’entrée du viaduc menant à Kintélé, les gens se déplacent en pirogue.
La pluie devient une menace sérieuse pour les Brazzavillois. D’une manière générale, les dégâts sont dans quasiment tous les arrondissements. Le bilan des dégâts n’est pas pour le moment disponible.
Les secours d’urgence ne sont pas en place. Hélas! Les sinistrés de Ngamakosso se tournent vers les pouvoirs publics dans l’espoir d’être relogés. Ceux de Mfilou n’en attendent pas moins. Le Gouvernement a du pain sur la planche. La situation humanitaire est déjà désastreuse dans les départements du Nord du pays. Selon des prédictions, les pluies devraient encore durer quelques semaines, alors que la petite saison sèche devait déjà être là en principe.

Jean ZENGABIO