Home International LIBYE : Démission de l’émissaire de l’ONU, Abdoulaye Bathily

LIBYE : Démission de l’émissaire de l’ONU, Abdoulaye Bathily

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Le Sénégalais Abdoulaye Bathily jette l’éponge

Nommé en août 2022 à la tête de la Mission des Nations unies en Libye, Abdoulaye Bathily a jetté l’éponge. Lors de l’annonce de sa démission mardi 16 avril 2024, il a indiqué que «l’ONU ne peut agir avec succès pour soutenir le processus politique face à des dirigeants qui placent leurs intérêts personnels au-dessus des besoins du pays».
Depuis des mois, la situation libyenne est dans l’impasse totale. Handicapé par l’immobilisme et les divisions internes, Abdoulaye Bathily n’arrivait pas à faire une percée, d’autant plus que ces divisions se sont étendues également au niveau régional et international. Très déçu et très découragé du comportement des responsables du pays, accusés d’égoisme, Abdoulaye Bathily a fini par présenter sa démission mardi 16 avril au Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, avant de l’annoncer à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité. Il a dressé un tableau très sombre de la situation en Libye, déchirée par une guerre civile depuis 2011.
Cet historien et homme politique sénégalais a été nommé à la tête de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), en août 2022 après des mois de vacance du poste suite à la démission abrupte de son prédécesseur Jan Kubis en novembre 2021. Il a pris ses fonctions à l’automne suivant et a mené plusieurs initiatives pour rapprocher les Libyens et conduire le pays vers les élections qui devraient sortir la Libye de la période de transition qui s’éternise depuis 2011.
La MANUL «a fait beaucoup d’efforts ces 18 derniers mois sous ma direction, mais ces derniers mois, la situation s’est détériorée. Le manque de volonté politique et de bonne foi des dirigeants libyens qui sont contents de l’impasse actuelle. C’est très triste, parce qu’en Libye aujourd’hui, l’essentiel de la population veut sortir de cette galère. Mais dans ces conditions, il n’y a aucun moyen pour l’ONU d’agir avec succès», déplore Bathily.
Lors de la réunion du Conseil de sécurité, Abdoulaye Bathily avait annoncé le report de la conférence nationale de réconciliation inter-libyenne prévue le 28 avril à une date indéterminée. Il avait convié à la table les différentes institutions: le Conseil présidentiel, le Conseil d’Etat, le Parlement, le Gouvernement reconnu par la communauté internationale et le maréchal Khalifa Haftar. Mais le camp de l’Est libyen refusait de se joindre aux discussions tant que le chef du Gouvernement désigné par le Parlement auquel il est favorable, n’est pas convié.
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean Claude Gakosso, dont le pays préside le haut comité de l’Union africaine pour la libye et qui a travaillé avec Abdoulaye Bathily, regrette ce départ et se souvient des moments forts vécus avec lui.

Alain P. MASSAMBA

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