L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), en partenariat avec une poignée d’organisations internationales, dont l’Ong française Agir ensemble, a organisé du 27 au 28 octobre 2022 à Brazzaville, une rencontre pour réfléchir sur les problèmes qui minent l’univers carcéral au Congo.

C’est Parfait Moukoko, président du conseil d’administration de l’OCDH, qui a supervisé les travaux de cette rencontre.
Une trentaine de participants venus de l’administration pénitentiaire, des tribunaux, de la gendarmerie nationale, de l’ordre des avocats et des organisations de la société civile ont répondu à l’appel de l’OCDH et de ses partenaires.
Au cours de ces journées, il a été question d’échanger sur la situation carcérale au Congo en vue d’apporter des changements positifs. A cette occasion, il a été rappelé aux personnes en charge des procédures d’interpellation et d’arrestation le respect des principes légaux et règlementaires et les droits des personnes détenues.
La rencontre a été également un moment pour recueillir les contributions des acteurs de la société civile en vue de mener un plaidoyer pour l’actualisation du code pénal congolais.
Pour rappel, les participants ont suivi des communications liées à la question de la protection des détenus; l’état des lieux des prisons au Congo; la situation des enfants et des femmes en milieu carcéral, la problématique de réinsertion sociale des détenus, etc. Ils ont insisté sur l’amélioration des conditions de détention.
Parfait Moukoko, clôturant les assises, a reconnu que le système carcéral congolais est confronté à de nombreux problèmes. Pour lui, il est nécessaire de vulgariser la loi pénale ainsi que le nouveau code pénitentiaire auprès des détenus aussi bien qu’auprès du personnel pénitentiaire, afin que chaque partie soit consciente de ses responsabilités. «Nous avons proposé que la torture soit intégrée dans le dispositif législatif congolais afin de bien qualifier les délits relevant de la torture qui est un crime».
Mme Carolina Nascimento, responsable du pôle informer de l’organisation Prison Insider, basée en France, une plateforme d’informations sur les prisons à travers le monde, a fait lecture de la ratification des différents traités et des conventions au niveau international par le Congo. «Nous avons constaté qu’au niveau du cadre légal, le Congo a des difficultés à adopter certains aspects des textes internationaux».
Pour sa part, Mme Florence Laufer, directrice de l’association Prison Insider, a présenté son organisation. «Nous essayons de rassembler toutes les informations sur les conditions de détention dans le monde pour pousser les responsables des prisons à améliorer les conditions», a-t-elle dit. Aussi a-t-elle poursuivi: «Maintenant, nous commençons le travail avec le Congo. Le constat qui se dégage est celui de la surpopulation des prisons. Cela veut dire que les conditions sont moins bonnes. Les locaux sont vétustes et les conditions d’hygiène sont déplorables. A cela s’ajoutent les longs délais d’atteinte de jugement.»

Philippe BANZ