La mort du patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont l’avion s’est écrasé mercredi 23 août 2023 en Russie, a été confirmée par l’expertise génétique. Les expertises génétiques moléculaires effectuées après le crash survenu dans la région de Tver se sont achevées, a indiqué l’organisme chargé des principales investigations en Russie.
Il a été établi que les identités des dix victimes dont les corps ont été retrouvés après le crash correspondent à la liste des passagers et des membres d’équipage de l’avion, parmi lesquels figurait Prigojine, a précisé le comité d’enquête. Cependant, les enquêteurs n’ont encore rien révélé concernant les pistes examinées, n’évoquant ni la thèse de l’accident ni celle d’une bombe, d’un missile sol-air ou d’une erreur de pilotage.
Le jet privé qui transportait Prigojine et sa garde rapprochée s’est écrasé dans la région de Tver, au Nord-est de Moscou, faisant immédiatement naître des soupçons d’un assassinat orchestré au sommet du pouvoir russe. Evoquant l’enquête, Vladimir Poutine a promis, jeudi 24 août qu’elle serait menée dans son intégralité et qu’elle aboutirait à une conclusion.
Parlant de Prigojine, a-t-il affirmé, il était un homme talentueux qui a commis des erreurs, et aussi loué le rôle joué par Wagner sur le front en Ukraine. Evguéni Prigojine avait renoncé à sa mutinerie après un accord qui prévoyait son exil avec ses hommes au Bélarus et l’abandon des poursuites.
Pourtant, il avait continué à se rendre en Russie et a été reçu au moins une fois au Kremlin par Vladimir Poutine. Des hauts responsables de certains pays du monde ont sous-entendu que leurs soupçons portaient directement sur le Kremlin. Mais pour sa part, le Kremlin a démenti avoir ordonné d’assassiner Evguéni Prigojine, qualifiant de spéculations ces insinuations.
Depuis le crash de l’avion, des habitants de différentes villes russes où le groupe Wagner avait ses centres d’entraînement, de Novossibirsk à Saint Petersburg, viennent déposer des fleurs sur les mémoriaux improvisés à Evguéni Prigojine, signe de la popularité du chef de guerre auprès de certains.

Alain P. MASSAMBA