Fermée il y a quatre ans par manque de personnel, la communauté des jésuites de la rue du colonel Brisset au Centre-Ville de Brazzaville, a été ré ouverte vendredi 31 juillet 2020, en la solennité de Saint Ignace de Loyola, saint patron de la Compagnie de Jésus (Les Jésuites). L’événement a donné lieu à la messe présidée par Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, et concélébrée par Mgr Francisco Escalante Molina, nonce apostolique au Congo et au Gabon, ainsi que par plusieurs prêtres dont le père Raphaël Bazebizonza, supérieur des jésuites au Congo.

Parmi les participants à la messe, astreints à l’observation des mesures barrières édictées par le Gouvernement dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, il y a eu Mme Arlette Soudan-Nonault, ministre du Tourisme et de l’environnement.
Au début de la messe animée par la chorale A Cœur Joie de la paroisse Saint Michel de Ngangouoni, l’archevêque a fait savoir : «Ce jour, l’Eglise universelle fait mémoire de Saint Ignace de Loyola, le patron des jésuites. A cette occasion a lieu la réouverture de cette communauté des jésuites, qui porte le nom de Saint Ignace de Loyola, délaissée il y a quelques années. Nous voulons confier au Seigneur cette action de grâce afin qu’il suscite davantage de bienfaiteurs pour aider cette congrégation religieuse à la pédagogie ignatienne.»
Dans son homélie, le père Raphaël Bazebizonza, a fait remarquer: «Faire mémoire d’une personne, d’un événement, d’une date, demeure toujours un temps de relecture pour redécouvrir la richesse, la profondeur de ce que nous commémorons et, par-là, nous en inspirer. Aujourd’hui encore, nous faisons mémoire de Saint Ignace de Loyola, cet homme saisi par Dieu qui nous ramène aux fondations de cette œuvre qui perdure, la Compagnie de Jésus.» Poursuivant sa prédication, le supérieur des jésuites au Congo a affirmé: «L’héritage du discernement qu’Ignace nous lègue, l’un des points importants de notre manière de procéder, a été à l’œuvre dans la décision de construire cette résidence qui nous abrite aujourd’hui afin de répondre aux appels de l’Eglise locale, de favoriser cette insertion dans la vie apostolique. Par la réouverture de saint Ignace et la relance des activités du CERC, nous faisons l’expérience d’un discernement dynamique, d’une quête permanente de la volonté de Dieu, mieux, l’expérience de «la grâce du Seigneur [qui] a été encore plus forte», nous dit saint Paul dans la deuxième lecture. Pour cela, nous sommes pleins de reconnaissance pour celui qui nous donne la force, Jésus Christ notre Seigneur.»
Le rituel de la ré ouverture de ces lieux a été marqué par la prière de bénédiction prononcée par le père Raphaël, suivie de l’aspersion d’eau bénite dans le bâtiment par le nonce apostolique.
Peu avant la fin de la messe, le père Bazebizonza a prononcé le mot de remerciements. Il a exprimé sa gratitude à l’archevêque de Brazzaville, au nonce apostolique, à Mme la ministre, à ses confrères prêtres ainsi qu’à tous les participants à la messe, qui ont honoré par leur présence cette célébration eucharistique, sans oublier les sœurs de Javouhey pour leur présence maternelle à leurs côtés, en raison de leur proximité avec la communauté à l’honneur.
Dans son ultime intervention, Mgr Anatole Milandou est revenu sur l’histoire de l’Eglise locale, à l’époque où ils étaient encore des séminaristes, avec le père Esbach, un dominicain, qui animait des conférences-débat au Centre d’études et de recherches chrétiennes (CERC) confié actuellement aux jésuites dont la réouverture a eu lieu jeudi 30 juillet dernier.

Gislain Wilfrid BOUMBA
Ils ont dit . . .
Père Raphaël Bazebizonza, prêtre jésuite, membre de la communauté Saint Ignace de Brazzaville : «Chaque 31 juillet, l’Eglise nous propose de fêter la mémoire de Saint Ignace de Loyola. Et Saint Ignace, c’est le fondateur de la Compagnie de Jésus dont je suis membre. Et pour les jésuites de Brazzaville, nous avons profité de cette occasion pour rouvrir la maison Saint Ignace, située sur la rue du colonel Brisset qui a avait été fermée, faute de personnel, il y a quatre ans.»

Père Joël-Marie Mitokpey, jésuite en mission à Brazzaville: «Nous venons de vivre une cérémonie solennelle, simple, avec Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, notre habitué pasteur, et le nonce apostolique qui est notre voisin immédiat. C’était une belle cérémonie avec quelques prêtres venus de partout. Donc nous avons commémoré la fête de Saint Ignace, et cette maison s’appelle Saint Ignace, c’est notre première communauté à Brazzaville. C’est la renaissance ou la résurrection de la maison Saint Ignace.»

Frère Augustin Effa Effa, jésuite en mission au Congo-Brazzaville: «Ce que je pourrais davantage dire sur ce qui vient de passer, c’est œuvrer pour une présence plus active des jésuites au Congo. Si nous avons réouvert cette maison, c’est pour répondre à un besoin à une insertion pour le bien-être de notre Congo, de notre pays.»

Propos recueillis par
Gislain Wilfrid BOUMBA