Récemment, le Gabon a voté une loi dépénalisant l’homosexualité. Mais tous les sénateurs et députés membres du Parti démocratique gabonais (PDG), parti au pouvoir, qui se sont abstenus à voter ont été sanctionnés par la commission permanente de la discipline du parti. En tout, 25 cadres ont reçu une mise en demeure et un avertissement avec inscription au dossier.

Depuis plus de 52 ans, le Parti démocratique gabonais n’a jamais été aussi sévère contre ses principaux caciques. Au nombre des responsables punis, figurent Léonard Andjembé, vice-président du Sénat, considéré comme l’un des gardiens du temple, à ce poste depuis plus de 10 ans. Il faut aussi ajouter plusieurs membres de l’Assemblée nationale, parmi lesquels Malika Bongo Ondimba, fille aînée du Président Ali Bongo, et Idriss Ngari, un autre poids lourd de l’époque du défunt Président Omar Bongo. L’ancien Premier ministre au moment du vote le 25 juin dernier, Julien Nkonghe Békalé a été sanctionné du fait de n’avoir pas organisé des concertations des groupes parlementaires du parti à l’Assemblée nationale et au Sénat. Limogé de son poste juste après le vote de cette loi controversée, alors qu’il s’était présenté comme le principal défenseur de la cause homosexuelle au Gabon.
David Ella Mintsa, un des porte-paroles du PDG également, ainsi que Pacôme Moubelet Boubeya, actuel ministre des Affaires étrangères ont également été sanctionnés.
Tous ces cadres resteront à leurs postes, mais dans l’avenir, ils ne seront plus prioritaires aux nominations et risquent la radiation en cas de récidive.

Gaule D’AMBERT