Les transports en commun taxis-motos ont envahi les quartiers nord de la capitale. Les habitants de Brazzaville qui autrefois se déplaçaient uniquement par bus, taxi; préfèrent maintenant les taxis-motos. Ce phénomène s’explique par plusieurs raisons mais aussi présente plusieurs risques. Cette situation s’est imposée suite aux embouteillages, l’insécurité dans certains quartiers, l’expansion des érosions, l’ensablement, le chômage, la présence des nids de poule. Ces raisons ont permis aux conducteurs des taxis-motos de se faire une opportunité de travail.
Edouard, un conducteur de taxi-moto, explique: «Je suis un père de famille en chômage. Je nourris ma famille grâce aux revenus de ma moto. Le taxi moto était la seule opportunité de travail que j’ai pu avoir après la COVID-19, car j’ai perdu mon travail, l’entreprise où je travaillais avait fait faillite. En le faisant, je m’aide et j’aide aussi la population à se déplacer car les routes ne sont pas bonnes et il y a trop d’embouteillages dans la circulation».
Les conducteurs sont souvent stationnés près des arrêts de bus, des marchés ou encore tout au long des avenues goudronnées. Les populations des quartiers nord de Brazzaville deviennent de plus en plus attachés à la moto, grâce à leur rapidité et le coût de transport qui est moins cher.
«Moi je préfère la moto, non seulement c’est rapide mais aussi moins cher. Avec 500 FCFA, j’arrive au boulot à temps tandis que quand je prends le taxi, j’arrive en retard à cause de l’embouteillage. J’arrivais souvent au boulot avec 2 heures de retard et cela me créait des problèmes avec mon patron. Mais depuis que j’emprunte la moto, je suis toujours à temps et j’économise plus», a ajouté un passager.
Le taxi-moto: opportunité de travail pour des jeunes mais aussi un risque pour les populations
Il s’avère que parmi les conducteurs de taxis motos plusieurs d’entre eux sont des jeunes diplômés sans emploi sortant de l’université Marien Ngouabi. Aujourd’hui, ces taxis-motos semblent dominer sur d’autres moyens de transport; on les retrouve partout. Emmanuel, un conducteur de moto indique: «Cela fait 2 ans que je suis en chômage. Malgré mon diplôme, je n’ai pas pu trouver d’emploi. Au lieu de rester à la maison à ne rien faire, j’ai préféré créé mon activité de taxis motos qui m’aide à subvenir aux besoins au quotidien».
Ces conducteurs courent des graves dangers pourtant, déjà certains d’entre eux n’ont jamais étudié la conduite. Ils n’ont ni permis de conduire, ni documents les autorisant à circuler. Ils ne respectent pas le code de la route, sans oublier les accidents répétitifs qu’ils font à tout moment. Cela est dû au fait que certains d’entre eux consomment de la drogue avant de conduire, sans penser aux risques que cela peut causer.
«Nous ne sommes pas autorisés à circuler librement. C’est pourquoi chaque jour nous devons faire face aux policiers routiers, les tramadols nous permettent juste d’avoir le courage sur le goudron, faire face aux policiers et tenir toute une journée. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes des voyous».
Brazzaville compte désormais plus 1000 motos représentant une bonne partie du pourcentage des transports en commun.
Ce phénomène a commencé à prendre de l’ampleur pendant le confinement par manque de moyen de transport, certains jeunes ont transformé leur moto privée en moyen de transport en commun et se sont lancés dans cette activité informelle sans permis de conduire. Pourtant, après l’échange de la direction générale de la police avec le syndicat des transports en commun, le premier décembre 2020, les taxis-motos ont été strictement interdits. Ils sont de nouveau dans les rues.

Princesse GRACIASS
(Stagiaire)