Prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville, curé de la paroisse Saint Jean Marie Vianney de Mouléké, l’abbé Adrien Batantou a soutenu avec succès, en vue d’obtenir le grade de docteur en Droit canonique, sa thèse de doctorat sur le thème : « La célébration du mariage chez les Laris du Congo-Brazzaville. Plaidoyer pour une harmonisation des rites coutumier et canonique, au regard des canons 1057, 1108, et 1118 § 2-3 du Codex Iuris canonici de 1983 ». C’était vendredi 28 juillet 2023, au titre de l’année académique 2022-2023, à la Faculté de Droit canonique de l’Université catholique du Congo, dans la commune de Limeté, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC).

Dédié à NN.SS. Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, Anatole Milandou, archevêque émérite de Brazzaville, et à tous les couples chrétiens mariés qui vivent dans l’amour et la fidélité, ce travail d’une haute portée pastorale et juridique a été examiné par le jury composé de : Professeur Père Toussaint Tchingombe Ilunga (président), Professeur Abbé Jean-Félix Mole (secrétaire), Professeur Abbé Frédéric Ingetsi Imongya (promoteur), Professeur Abbé Sylvestre Bokwanga Molaku (co-promoteur), Professeur Père Simon Masele (membre extérieur), Professeur Frère Gilbert Nakahosa Kabemba (membre suppléant).
Dans l’auditoire de cette cérémonie, pouvaient être distingués des prêtres œuvrant dans les archidiocèses de Brazzaville et de Kinshasa, religieux, religieuses de diverses congrégations, des parents, amis, connaissances ainsi que des proches de l’impétrant.
«Les réflexions qui font l’objet de la présente étude sont à circonscrire dans le contexte propre des Eglises particulières, dans leur action pastorale qui appelle une étude juridique plus approfondie de leurs institutions, pour être à même de répondre aux exigences de l’évolution de la société et des données pastorales nouvelles. Aussi, le droit canonique n’a pas d’autre but, peut-on lire dans la Constitution apostolique «Sacrae Disciplinae Leges» que de «créer dans la société ecclésiale, un ordre tel que, mettant à la première place l’amour, la grâce et les charismes, il rende en même temps plus facile leur épanouissement dans la vie de la société ecclésiale comme dans celle des personnes qui en font partie» Cf. Pape Jean Paul II in Constitution apostolique «Sacrae Disciplinae Leges» Code de Droit canonique Ed. Bilingue et annotée Wilson et Laffleur Limité, Montréal 1990, P.9. Ainsi tout ce qui concerne ou qui touche la vie concrète du peuple de Dieu fait partie du droit canonique et est régi par lui. Dans cette perspective, rien ne peut lui être étranger, ni ne devrait être saisi par lui, sinon dans cette relation avec le mystère de l’Eglise.», a écrit le doctorant dans l’introduction générale de sa thèse.
Ce travail de recherche est subdivisé en trois grandes parties : 1- «De l’évolution historique du concept mariage et sa conception dans le droit canonique», 2- «De l’étude analytique du concept consentement et son implication dans le mariage Lari», 3- «Plaidoyer pour une harmonisation des rites coutumier Lari et canonique». Dans la première partie, l’impétrant a évoqué le parcours historique de cette notion, ainsi que son évolution à travers les âges. La deuxième partie est une analyse du consentement matrimonial. Et la dernière est une défense et un soutien à la cause d’une célébration unique entre le mariage coutumier, canonique et même civil (concordat : mariage concordataire).
Abordant l’intérêt du sujet, le doctorant a fait savoir dans son exposé: «L’état conjugal a toujours retenu l’attention du législateur ecclésiastique. Le mariage et la famille ont donc besoin d’une attention toute particulière de manière à prendre en compte nos diverses coutumes en matière du mariage, en nous efforçant de les harmoniser avec les lois matrimoniales de l’Eglise. Ce problème reste actuel partout dans les Eglises d’Afrique en général, et celle de Brazzaville en particulier. Voilà pourquoi ce problème nous interpelle à double titre : comme pasteur d’âmes (canon 1063) et canoniste africain.» Au sujet de la délimitation de son sujet, l’abbé Adrien Batantou a fait remarquer: «La question du mariage n’est pas une question nouvelle dans l’Eglise, puisque le mariage est au cœur de la fondation d’une famille. Prise dans sa globalité, cette question est très complexe. Pour éviter toute évasion dans notre travail, nous avons retenu un espace ethnique bien précis, celui des Laris du Congo-Brazzaville. La question a été abordée sous deux angles bien précis: 1- La réévaluation des valeurs culturelles des Laris, qui s’expriment dans le processus de formation du mariage, «2- La concordance du consentement en droit canonique et dans cette ethnie.» Parlant de la méthodologie et tenant compte de l’ampleur du thème, l’impétrant a eu recours à trois méthodes: «1-La méthode historique, 2- La méthode herméneutico-descriptive, 3-La méthode exégético évolutive.»
En guise de conclusion à l’exposé de sa thèse, l’abbé Adrien Batantou a déclaré: «Le mariage demeure pour beaucoup, le lieu privilégié du partage et de l’amour. Or pour beaucoup de catholiques (même européens), la route de la conjugalité se trouve étroitement encore fermée par un ensemble législatif, fixé dans un contexte culturel bien donné et d’une autre époque. A plus forte raison, que devons-nous dire (alors) du mariage des