On connaissait Rhode Bath-Schéba Makoumbou comme une artiste-plasticienne congolaise de renommée internationale, basée en Belgique et ayant à son actif des expositions à travers les quatre coins du Globe. L’esthète a pris la résolution de se lancer dans la chanson. Grâce à la maison Koud Express, à Brazzaville, elle a, en effet, mis sur le marché deux chansons, «Rhode» et «Tala likolo», dont les clips réalisés dans la capitale congolaise sont déjà disponibles, notamment sur la toile.

Pourquoi Rhode a-t-elle décidé de se lancer dans l’art de Mozart? «Pour ajouter une corde à mon arc, je me lance dans la chanson pour accompagner, d’une manière musicale et festive, l’ouverture de mes expositions à travers le monde», se justifie-t-elle. Elle qui est venue au monde le 29 août 1976 à Brazzaville, et dont l’histoire avec la peinture remonte à sa tendre enfance. Initiée par son père, le peintre David Makoumbou.
Mais c’est en 1989 que l’artiste s’est réellement engagée dans l’art.
À travers les œuvres de Rhode, ce sont surtout les activités sociales de la femme africaine qui sont mises en valeur.
Dans les peintures à l’huile, elle peint généralement au couteau. La variété de ses toiles s’illustre dans un style nettement africain (à partir de l’art statuaire traditionnel), mais également influencé par les courants de l’art réaliste, expressionniste et cubiste.
Depuis 2002, l’artiste-plasticienne a créé de nombreuses sculptures en matière composée (sciure et colle à bois sur une structure métallique) représentant les métiers des villages qui tendent à disparaître. Tenez-vous bien! Certaines ont plus de trois mètres de haut!
La néo-chanteuse se considère un peu comme une artiste archiviste de la mémoire sociale et culturelle de l’Afrique en général, et du Congo en particulier. Elle s’exprime souvent, dans ses interviews, sur le respect des notions idéologiques de l’identité et de la diversité culturelle. Elle a toujours accordé une grande importance à la question du sens dans l’art et du rapport entre l’artiste et son public.
À partir de 2003, Rhode Bath-Schéba Makoumbou a entamé une importante carrière internationale, et expose maintenant dans le monde entier.
En près de vingt ans, elle a participé à 230 expositions collectives ou individuelles aux quatre coins de la Planète. Sans compter ses 20 participations dans son pays natal.
Rhode a déjà présenté ses œuvres dans 19 pays: Congo-Brazzaville, Gabon, France, Belgique, Niger, Cameroun, Etats-Unis, Côte d’Ivoire, Tanzanie, Allemagne, Sénégal, Maroc, Espagne, Suède, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse, Canada et Qatar.
A l’occasion du Grand Prix des Arts et des Lettres qui lui a été décerné en 2012 par le Président de la République du Congo, l’artiste a également été décorée à titre exceptionnel dans l’Ordre du dévouement congolais au grade d’Officier le 13 juillet 2013 par le Président Denis Sassou-Nguesso, à l’ouverture du Festival panafricain de musique (FESPAM).
En 2018, elle a réalisé une œuvre en sculpture d’Emery Patrice Lumumba (ancien premier ministre de la République Démocratique du Congo, considéré comme le premier héros national de son pays, assassiné le 17 janvier 1961). Une œuvre qui a été présentée à Bozar et au Kaaitheater, à Bruxelles.
Rhode dispose d’un atelier à Bruxelles, en Belgique. Mais elle continue parallèlement à travailler à Brazzaville un ou deux mois par an.
En août 2021, elle y a ouvert un nouveau lieu culturel, une galerie-bar dénommée «Espace-Mak», sise à Mansimou, dans l’arrondissement 8 Madibou.
Rhode, que la nouvelle voie que tu as choisie soit aussi couronnée de succès.

Véran Carrhol
YANGA