Rien ne va plus au sein de la Convention des partis républicains (COPAR). Une crêpe s’est formée en son sein. Trois des six partis membres ont décidé d’évincer son coordonnateur, Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes, président du parti républicain et libéral (PRL). Et de porter Chris Antoine Walembaud à la tête du groupement. C’était au cours d’une conférence organisée le 8 juin dernier, suivie de la signature d’un nouveau protocole d’accord. Une blague de mauvais goût, estime Jean Jim Ebina, président du parti congolais des écologistes, qui pense que les décisions prises sont de nul effet.

La COPAR entend souffler el chaud et le froid. Constituée de six partis politiques qui se réclament de l’opposition, cette plateforme s’était donnée la mission d’assurer une alternance démocratique dans le pays.

Jean Jim Ebina
Jean Jim Ebina

Elle est née de la volonté de ces partis au sortir de la concertation d’Ewo de renoncer définitivement aux boycotts de dialogue et à la politique de la chaise vide.
Aucune individualité ne devrait faire partie du collège des présidents qui comprend les partis comme le PRL, de Nicéphore Antoine Thomas Fylla Saint-Eudes; le CDR, de Bonaventure Boudzika; le CODEMA, de Chris Antoine Walembaud; le MIS, de Bonaventure Mizidy; l’UDLC, de Gaspard Kaya-Magane; le PC2E, de Jean Jim Ebina.
Les décisions au sein de la plateforme se prennent en collège des présidents comme le stipule l’article 8 de ce cartel.
Par conséquent, «l’éviction de Nick Fylla par trois membres du collège des présidents, est sans effet. Elle a été prise par trois partis sur six que compte la plateforme. La majorité ne s’est pas dégagée», a indiqué Jean Jim Ebina, au cours de sa conférence de presse le 9 juin dernier pour dénoncer le complot ourdi, selon lui, contre le coordonnateur général de la COPAR.

Chris Antoine Walembaud
Chris Antoine Walembaud

A travers le nouveau protocole d’accord, les trois partis signataires entendent, selon ces leaders, harmoniser le fonctionnement de leur plateforme qui ouvre désormais la brèche à l’entrée des individualités dans ce cartel. D’où l’entrée du sénateur Rock Ondziel Onna qui, pourtant, est un élu PRL, de Nick Fylla.
Deux amendements majeurs ont été apportés dans la nouvelle charte: La suppression du poste de coordonnateur par intérim, au profit du coordonnateur général que devrait assurer, désormais, Chris Walembaud, précédemment coordonnateur par intérim. «Ce protocole d’accord a été élaboré et adopté par qui et quand?», s’est interrogé Jean Jim Ebina. Il a qualifié cet acte de forfaiture et de dictature.

Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes
Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes

Pour lui, ces trois leaders se sont réunis de façon cavalière et revancharde pour décider de l’avenir de la plateforme et prendre la décision de supprimer le poste de coordonnateur par intérim. «Chris Antoine Walembaud s’est autoproclamé coordonnateur général avec les pleins pouvoirs au détriment du collège des présidents», a dénoncé Jean Jim Ebina qui apporte son soutien à Nicéphore Antoine Thomas de Fylla Saint-Eudes, tout comme Gaspard Kaya-Magane.
Deux tendances se dégagent donc au sein de cette plateforme, minée par un problème d’égo et de leadership. Une frange dirigée par Nick Fylla, président du PRL, et l’aile Chris Antoine Walembaud, épaulée par Bonaventure Boudzika (CDR) et Bonaventure Mizidy (MIS).
Trois contre trois. Aucune majorité ne se dégage et la COPAR qui va vers l’implosion, risque de se retrouver devant les tribunaux pour une légitimité de l’une ou de l’autre frange, comme beaucoup d’autres partis l’ont fait. En tout cas, les langues se délient et les positions sont divergentes. Ce qui pourrait conduire à un éclatement de la plateforme si l’on n’y prend garde.
«Je demande qu’on se retrouve pour laver le linge sale en famille. Nous avons parcouru un long chemin ensemble, il n’y a pas à se diviser pour des intérêts personnels. S’il y a des reproches à faire à l’un d’entre nous, asseyons-nous pour parler», a imploré Jean Jim Ebina.
Déjà, Michel Mbouissi-Ngouari, ancien candidat à la présidentielle de 2016, s’était désolidarisé de ses collègues, membres fondateurs de la COPAR, au milieu des tumultes et guerres de leadership. Il avait claqué la porte de ce groupement politique qui n’a plus de visibilité sur la scène politique nationale.

Cyr Armel YABBAT-NGO