Le 22e livre du général-écrivain Benoît Moundélé-Ngollo (Mouandzol’ Ô Pama), paru aux éditions Hemar, a fait l’objet d’une présentation officielle, vendredi 6 octobre, à Brazzaville. C’était en présence de nombreux férus de la littérature qui n’avaient pas voulu manquer l’événement.

Présentant cet essai socio-politique, dans lequel l’auteur parle d’un pays imaginaire, «La République de Lokuta», l’écrivain Ramsès Bongolo a souligné: «Dans son désir immodéré d’aller du coq à l’âne, Benoît Moundélé-Ngollo aborde dans son 22è ouvrage, une salade de sujets épicés à l’anaphore dans la droite ligne moundélé-ngolliène, notamment la structure de l’univers en deux plans: spirituel et matériel; la question des militaires qui ne doivent pas s’occuper de la politique et bien d’autres sont autant de sujets abordés par l’auteur».
Le style, poursuit-il, «est provocateur, le subtil discernement, le raisonnement déductif, l’audace et la vitalité, l’mmédiateté et la spontanéité de l’écriture, le sens de l’anticipation donne l’impression que l’auteur n’écrit pas, mais il parle, il ne parle pas, mais il raconte, il ne raconte pas, mais il cogite, il ne cogite pas, mais pousse trop loin la politesse, il tourne tout un système en ridicule».

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La couverture du livre

Du contenu du livre, a-t-il expliqué, «Benoît Moundélé-Ngollo dresse un bilan d’un pays imaginaire, d’une République bannanière au sens propre du terme où les détenteurs du pouvoir se comportent bien plus comme des monarques-autocrates, que comme des dirigeants démocratiquement élus». Une histoire imaginaire qui, selon l’auteur, «ne fait référence à aucun pays particulier, comme certains pourraient le penser, cependant la réalité de la Répubique imaginaire Lokuta, capitale Mbongo Wana, sert d’exemple et déléments comparatifs».
De l’analyse du critique littéraire, l’écrivaine Winner Franck Palmers a fait remarquer: «Le titre de cet ouvrage est révélateur de plusieurs mots. La complexité du titre de l’ouvrage à l’honneur nécessite un décodage, la chienlit évoque le désordre social; lokuta a pour signifiance le mensonge ; c’est un monème lingala, l’une des langues nationales de la République du Congo, (s’est-il partagé) avec le kituba. Toujours dans la même langue, Mbongo Wana signifie l’argent en question. Par extension, il s’agit d’un pays doublement idolâtre, un pays qui a pour Dieu, le mensonge et l’argent».
Ce livre, édité aux éditions Hemar Congo, s’aligne à d’autres rédigés par l’auteur. Mais, il est le pur témoignage de la vivacité de l’écrivain Moundélé-Ngollo qui, malgré ses 80 ans, continue toujours à écrire. «Je brocarde tout ce qui est mal dans tous mes livres. Quand je rencontre un mal sous quelle ou quelle forme qui se présente, je brocarde ça. Donc, en réalité peut-être il n’y a pas de différence entre mes anciens livres et celui-ci, peut-être aussi avec mes prochains livres, si je dois encore écrire. Si je perçois c’est un mal, j’écrirais contre ce qui est mal», a-t-il déclaré.
Mukala Kadima Nzuji a, dans le mot de l’éditeur, souligné: «Ce qui est constant chez l’auteur, c’est surtout la critique sociale. Il se saisit des dérives de toutes sortes et les critiquent. La plupart de ses livres traitent des dérives de toutes sortes. Il promeut aussi le vivre-ensemble».
L’autre texte publié par le général-écrivain Benoît Moundélé-Ngollo est titré: «Appel à la femme et à l’homme de lettres congolais». C’est effectivement un appel à la femme et à l’homme de lettres congolais sur l’état préoccupant de la littérature congolaise. Composé de neuf strophes, il a été et lu par Stan Matingou. Il en ressort notamment que: «Ce présent appel, à l’instar de l’appel historique du général De Gaulle, lancé à Londres en 1940, peut-être entendu et pris en compte par toute personne, qui aurait ou n’aurait pas, soit des diplômes universitaires de haut niveau, soit des palmes académiques requises. Bref, par un intellectuel pour lancer des S.O.S conséquents et pertinents, en vue de voler au secours des lettres congolaises, afin de redorer leur blason devenu terne, car elles ne brillent plus de leur éclat d’antan…» (A suivre).

GEROSE