La réhabilitation de l’avenue Ngamaba, à Mfilou-Ngamaba, a suscité de l’espoir chez les habitants et les usagers de ce tronçon. Les travaux réalisés à la hauteur de l’arrêt La ferme, se sont arrêtés à quelques mètres après le rond-point Mouhoumi. Alors que les habitants affirmaient déjà que la pénibilité de circulation dans leur arrondissement ne serait plus qu’un lointain souvenir. Leur illusion s’est vite transformée en cauchemar.

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Les dalles cabossées

Principale voie d’accès, la route de La Base est l’unique artère bitumée qui permet de relier Mfilou aux autres arrondissements. La circulation y est vraiment infernale avec son lot de longues attentes et d’embouteillages.
La dégradation de cette route à certains endroits, notamment à l’arrêt CEG et au rond-point Mouhoumi, rendait difficile la circulation. Le chantier de réhabilitation sur lequel les populations fondaient beaucoup d’espoir s’est arrêté et suscité un goût amer. On croyait pourtant que ce chantier allait prendre en compte toute les dégradations qui perturbent la circulation sur cette voie, il n’en est pas question.
La peine des conducteurs s’est plutôt déportée vers l’arrêt Mouandza où la dégradation de la route est très avancée. En effet, un trou béant dû à la mauvaise canalisation des eaux et des caniveaux bouchés perturbent la circulation. Tout comme au niveau du marché Ngambio, sans que les services municipaux ne pensent à les colmater. Chaque jour, ce qui au départ n’était qu’un nid-de-poule, s’aggrandit, prend de la profondeur et contraint les conducteurs à ralentir pour ne pas abîmer les amortisseurs de leurs engins. Il se forme de sérieux embouteillages qui poussent les automobilistes à ignorer les normes du code de la route, chacun revendiquant la priorité. Les pare-chocs s’entrechoquent, des écrous tombent et les insultes fusent de toutes parts.
Une partie de la route conduisant à l’hôpital de l’Amitié Congo-Chine s’est totalement dégradée au point de ressembler à un marigot. Les voitures personnelles, les taxis et les bus de transport en commun sont obligés de bifurquer dans les rues de la Cité Shertel pour éviter ce marigot. Même les camions au tonnage lourd le redoutent. Le spectacle passe cependant pour un fait bénin et chaque chauffeur s’efforce de franchir et d’éviter l’obstacle comme il peut. Avec bonne humeur même!
C’est le commentaire ironique que les Congolais font de plusieurs axes routiers du pays. Ils parlent d’éternel recommencement. L’opinion se rend compte en effet que beaucoup de routes goudronnées se détériorent très rapidement, et l’Etat se voit obligé de réinvestir à nouveau quand les entreprises de génie civil ne sont pas responsables de ces dégâts.
Un doigt accusateur est pointé sur les entreprises des travaux publics et sur ceux qui commanditent les travaux, surtout les Grands travaux et, dans certains cas, les municipalités. Sans oublier les sociétés chargées du contrôle technique des travaux.
Par ailleurs, dans les plus grandes villes du pays, il n’existe aucun service de protection et d’entretien des voieries. On comprend que la situation a peu de chances de s’améliorer. Alors que le préjudice économique et financier que constitue le mauvais état des routes est patent.
Sur l’avenue de La base, il a été placé des pavés au rond-point Mouhoumi et à quelques mètres de là, puis le béton entre l’arrêt CEG et la ferme. Le comble, c’est que les deux sociétés adjudicatrices des marchés n’ont pas, dans leurs travaux, curé les caniveaux et procédé à la pose des dalles sur certaines bretelles des rues souvent empruntées par les conducteurs lorsqu’il y a embouteillages, ni refait celles déjà abimées par les gros tonnages. Ni même réparer les nids-de-poule.
Tout laisse à croire que les travaux réalisés ne mettront pas de temps à cause des eaux des caniveaux bouchés qui se déversent sur la chaussée. Un investissement qui n’aura servi à rien, si cela ne va pas dans le sens de pérenniser cette voie qui, jadis, faisait la fierté de Brazzaville.
En plus, il faut attaquer son mal depuis la racine. Donc, commencer par régler la canalisation de eaux depuis les collines avec leur corollaire de sable qui envahit la chaussée. Sinon, c’est peine perdue. Le spectacle est ahurissant et des quartiers entiers pourraient disparaître de nouveau de la carte de la ville si rien n’est fait pour endiguer le phénomène des coulées de boue et des ensablements à répétition. Le quartier L’Ombre émerge à peine des tonnes de sable.
A cela, s’ajoutent aussi les érosions et les délestages qui donnent des sueurs froides au Gouvernement. Alors que les pensions des retraités et les bourses des étudiants tardent à être versées!

Cyr Armel
YABBAT-NGO