Les sessions budgétaires des deux Chambres du Parlement se sont ouvertes le 15 octobre dernier au Palais des congrès. Sous l’autorité d’Isidore Mvouba, président de l’Assemblée nationale, et de Pierre Ngolo, président du Sénat. La loi des finances rectificative 2020 et le projet de loi des finances 2021 sont les deux principales affaires inscrites à l’ordre du jour de ces sessions budgétaires. En sus du projet de loi portant statut général des militaires et des gendarmes et des autres affaires qui visent, entre autres, la relance de l’économie et le renforcement de son inter connectivité au plan continental et international.
Dans son allocution, Isidore Mvouba est revenu sur les inondations dans les départements de la Likouala, les Plateaux, la Sangha, le Pool et la Cuvette. «Des populations meurtries gémissent et demandent secours. Le Gouvernement ne devrait certainement pas tarder à intervenir tant sur le plan financier que sur le plan social, car il s’agit d’une urgence nationale», a-t-il dit, tout en saluant l’engagement des organismes du système des Nations Unies au Congo, pour leur assistance humanitaire au profit de ces concitoyens en détresse.
Il s’est réjoui du fait que le Gouvernement vienne de trouver, au travers d’un montage financier de 300 milliards de F.CFA avec les banques locales, un fonds qui participera à la relance de l’économie du pays, parce que destiné à régler le problème de la dette intérieure commerciale. «Notre pays peut ainsi améliorer le niveau de sa demande industrielle pour créer de la valeur ajoutée et s’attaquer avec efficacité au problème de l’emploi», a relevé Isidore Mvouba.
Sur instructions du Président de la République, a-t-il poursuivi, «les parlementaires sont éligibles à ce fonds et peuvent, dans les jours à venir, toucher une partie des arriérés de salaires qui leur sont dûs. Les honorables députés et les vénérables sénateurs vont ainsi améliorer leur pouvoir d’achat, de nature à booster la consommation».
Le président de l’Assemblée nationale est également revenu sur l’épineuse question du transport urbain qui pose problème en cette période de rentrée scolaire et de la crise sanitaire due à la pandémie de la COVID-19. «Dans les bus dits «Mal à l’aise», au contraire des autres moyens, la distanciation physique n’est pas respectée. Dans le cadre de l’équité, il convient certainement d’augmenter quelque peu la capacité de transport autorisée pour ce qui est des moyens de transport dits «vert-blanc» pour Brazzaville, «bleu-blanc» pour Pointe-Noire et autres coloris pour les autres localités», a-t-il suggéré.
Au Sénat, Pierre Ngolo a insisté sur le renforcement du contrôle parlementaire et le contrôle physique à privilégier en tant que dispositif, selon lui, «menant à la meilleure saisie de la réalité en vue d changement salutaire attendu de tous».
Tout comme sur la décentralisation. «Plutôt que de pérorer ou de s’indigner indéfiniment sur le pitoyable sort de nos collectivités locales, il nous revient en urgence d’engager une mobilisation générale des diverses ressources en vue d’une thérapie de choc qui place la décentralisation au cœur de la problématique de développement du Congo», a-t-il déclaré.
Les sénateurs ont inscrit à l’ordre du jour, la réflexion sur la décentralisation qui doit «déboucher sur la définition des pistes de réponses claires et réalistes conduisant à l’affirmation du rôle fondamental de la décentralisation dans la réalisation de notre aspiration au progrès véritable».
Pour Pierre Ngolo, la dynamique enclenchée par le Conseil départemental du Kouilou dont la pratique laisse transparaître une inclination à l’action créatrice, doit servir d’exemple et entraîner une émulation entre «Conseils qui doivent rivaliser par la capacité d’initiative et de créativité, plutôt que par la fréquence des manifestations d’humeur corrosives de la cohésion des forces ainsi que de l’efficacité des actes»
Dans le cadre des échéances électorales qui pointent à l’horizon, le présent du Sénat estime que les acteurs politiques doivent s’engager à jouer un rôle majeur, pour la consolidation du tissu social et l’épanouissement de la démocratie. «Les divergences politiques ne doivent pas faire perdre de vue l’essentiel du combat contre les nombreux défis auxquels les citoyens sont confrontés…Nous souhaitons que ce soit seulement le souci de l’intérêt supérieur du Congo qui guide les efforts de tous pour bâtir collectivement une Nation forte, démocratique. Les dirigeants politiques manqueraient à leur devoir s’ils devaient laisser se développer la défiance tendancielle des citoyens chez qui la perception des affaires devient de plus en plus négative», a-t-il exhorté.
Parlant de la rentrée scolaire, Pierre Ngolo craint que le brassage sans limite des jeunes et, par ricochet, des familles, puisse constituer un facteur d’explosion de la pandémie si suffisamment de précautions ne sont pas prises. Il a pour cela attiré l’attention de tous sur le danger des théories obscurantistes qui circulent dans la société et qui constituent un déni du vécu. «Le coronavirus est une pandémie qui sévit partout et n’épargne personne sans distinction ni de classes sociales, ni d’espaces géographiques ni de races. Voyageurs ou non voyageurs, riches ou pauvres, dirigeants ou dirigés tous sont exposés; n’ayant pour unique arme de protection que l’observation rigoureuse des mesures barrières», a-t-il expliqué.
Et d’ajouter: «Le coronavirus n’est pas fini. Il est là. A tous de tout faire pour contenir sa propagation».
Tout comme à l’Assemblée nationale, Pierre Ngolo s’est aussi préoccupé de l’organisation du transport urbain consacrant à Brazzaville la pratique des demi-terrains qui devient le souci quotidien des citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer. Une vraie pénitence qu’il faudra désormais intégrer dans le vécu, d’autant plus que les pouvoirs publics n’arrivent pas à trouver une solution définitive à cette situation plombée par la pandémie de la COVID-19 qui exige le strict respect de la distanciation physique. A l’allure où vont les choses, il y a fort à craindre une augmentation explosive du nombre de personnes contaminées.
Cyr Armel
YABBAT-NGO