Le président de l’Alliance pour la République et la Démocratie (ARD), plateforme politique de l’opposition, Mathias Dzon, a fait acte de candidature à l’élection présidentielle de 2021. Pour l’intérêt «supérieur de la patrie en danger», a-t-il dit au cours d’une conférence de presse samedi 21 novembre dernier à Brazzaville.

Le Président de l’ARD a expliqué les motivations de sa démarche et décliné une série de considérations générales, éléments de son projet de société. Il a rappelé que lors de sa convention spéciale tenue à Brazzaville, le 29 août dernier, l’ARD lui avait fait l’honneur de lui demander de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2021. «Profondément ému et sensible à cette marque de confiance, j’avais pris acte de ce patriotique et sollicité un temps de réflexion», a-t-il dit.
Après de multiples consultations dans les diverses strates de l’opinion nationale et après mûre réflexion, «j’ai décidé en toute responsabilité de m’engager dans la voie du devoir et de dire oui à la proposition patriotique de l’ARD. En conséquence, je déclare solennellement que je suis candidat à la prochaine élection présidentielle de mars 2021, ce, pour l’intérêt supérieur de la patrie en danger», a-t-il affirmé.
Mathias Dzon a indiqué qu’il prenait l’engagement de mettre au service du Congo et de son peuple son expérience professionnelle de près de 40 ans dans les métiers de la finance et de la banque et de près de 50 ans de militantisme politique au service de la cause du peuple congolais. «Notre pays traverse actuellement la période la plus dramatique de son histoire. il est plombé par une crise économique, financière, sociale, sanitaire, politique, électorale et sécuritaire gravissime. Tous les indicateurs sont au rouge. L’État est en banqueroute. L’économie nationale est au plus bas. La pauvreté explose dans le pays. La population congolaise est dans la désespérance», a-t-il égrené.
Pour lui, cette crise est la résultante d’une gouvernance calamiteuse du pays par les tenants du pouvoir qui, «au lieu de construire un État de droit et une société solidaire au profit des Congolais et des Congolaises, ont mis en œuvre une gestion néo-patrimoniale, familiale, classique et prédatrice de l’État».
Le Président de l’ARD estime que le challenge, aujourd’hui, est de changer radicalement de cap en proposant une autre gouvernance démocratique, rationnelle, transparente, sociale et participative et en mettant «en œuvre des mesures fortes et appropriées pour redresser le pays et promouvoir un nouveau modèle de développement. Les potentialités du Congo le permettent».
Il a indiqué que le projet politique qu’il porte se donne pour objectif général de construire le bien-être politique, économique, social, culturel et environnemental de chaque Congolais et de tous les Congolais. «Pour moi, le but de la politique est de rendre un peuple heureux».
Pour atteindre cet objectif stratégique, Mathias Dzon estime que deux séries de mesures constitueront le cœur de son programme pour lequel il sollicite le soutien des Congolais et dont il dévoilera les mesures essentielles, le moment venu. Ces mesures visent en premier lieu la sortie de la crise multidimensionnelle que traverse le Congo, a-t-il dit.
Dans cette optique, «il sera mis en œuvre des restructurations, des redressements et des remises en ordre nécessaires. Ce, après un état des lieux rigoureux et approfondi. A cette étape, mon ambition est de promouvoir des mesures audacieuses et idoines, pour qu’en moins de douze mois, le Congo se redresse et que les Congolais soient soulagés des affres de la gouvernance désastreuse actuelle», a-t-il souligné. «Je m’attacherai à bâtir un Congo uni, solidaire et humain».
Le président de l’ARD a indiqué qu’il sonnera la fin des temps de la division, parce que, dit-il, pour se redresser et se développer, le Congo a besoin d’une paix véritable, d’unité et de concorde nationale «… Avec la participation de toutes les volontés, de toutes les intelligences et de toutes les compétences, je m’engage à changer de logiciel politique pour relever le défi du redressement et de la construction nationale…Ma devise sera : le Congo et son peuple d’abord».
Répondant à la question de savoir s’il ne retirera pas sa candidature à un moment donné. Il a indiqué qu’il va aller jusqu’au bout, «parce que je vais gagner».

Pascal Azad DOKO