La sixième édition du CHAN ne prendra fin que le 7 février prochain au Cameroun. Mais depuis samedi 30 janvier dernier, elle se poursuit sans le Congo, dont les Diables-Rouges A’ ont échoué aux portes des demi-finales. Ils laissent les férus congolais du football sur un goût d’inachevé. Les Diables-Rouges se sont inclinés en quarts de finale face au Mali, mais seulement à la stressante et aléatoire séance des tirs au but. Les deux protagonistes n’ont pu se départager, ni après les 90 minutes de jeu réglementaire, ni après les deux périodes de deux fois quinze minutes de prolongation (0-0, puis 5 tirs réussis par le Mali, contre 4 pour le Congo).

Nkounkou Maléka (7) en duel avec un Malien
Nkounkou Maléka (7) en duel avec un Malien

Pour les Congolais, il y a de la frustration, de l’agacement et un peu de dépit. Parce qu’il revient comme une impression de déjà vu: l’élimination de leurs Diables-Rouges en 2018 au Maroc dans les mêmes conditions et à la même étape des quarts de finale. Il leur a manqué le génie offensif qui faisait la force du football congolais et, peut-être cette baraka qui n’épouse que les supposés «grands». Car samedi dernier au Stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, ils ont tout donné d’eux-mêmes, allant jusqu’à affoler, certes par à-coups, le Mali qui est, depuis le début du tournoi, une redoutable machine et une équipe ambitieuse pratiquant un football tourné vers l’avant. Les Diables-Rouges ont réussi à les faire douter tout le long du match.
Le Congo avait pourtant là une occasion de faire quelque chose de grand. Mais les atouts offensifs des Diables-Rouges sont restés dormants. La défense, quant à elle, est restée solide, malgré un manque d’assurance en début de partie du gardien de but Pavhel Ndzila. Débordée sur bien des actions dans les couloirs, elle a été sauvée par un axe central impérial. Notamment lors des assauts placés des Maliens pendant la prolongation quand ils ont tenté de passer à la vitesse supérieure.
Le public congolais, superstitieux, rêvait d’une demi-finale des Diables-Rouges, quand on sait que leurs devanciers en 1972 étaient parvenus à cette étape il y a quarante-neuf ans, et où ? au Cameroun, s’il vous plaît ! Avant de prendre le trophée au nez et à la barbe des Maliens conduits par Salif Keïta. Mais honnêtement, les Diables-Rouges version 2021 sont à leur place. Les doutes et les inquiétudes ont dominé l’opinion au premier tour, tant la qualité de leur jeu a parfois laissé à désirer. Le bilan au terme des trois premiers matches est mitigé : seulement deux buts marqués dont un par un défenseur, une défaite, un match nul et une victoire dans la douleur face à la Libye.
Face au Mali, les Diables-Rouges devaient, à coup sûr, user d’autres ingrédients pour espérer poursuivre la compétition jusqu’au 7 février. Malheureusement, ils n’ont pas eu les armes techniques individuelles et collectives pour hausser le rythme de jeu qui pouvait leur permettre de terrasser le Mali, et le pied droit de leur meilleur défenseur Prince Mouandza-Mapata a tremblé au moment du premier tir au but, au point qu’il a placé le ballon à côté de la cage.
Le résultat est là : 5 tirs au but contre 4 en faveur du Mali. Une élimination. Adieu veaux, vaches, cochons, couvées ! Prochainement, les Diables-Rouges vont-ils jurer qu’on ne les y reprendra plus? La fable du Congo au CHAN a encore des épisodes à écrire !

Guy-Saturnin
MAHOUNGOU